«La séparation n'aura lieu ni le 1er octobre ni dans deux jours ni plus tard», affirme Ferran Brunet. Ce dernier est convaincu qu'une telle issue du vote s'ensuivrait d'un effondrement économique difficile à surmonter. Il avertit que le processus de lutte pour l'indépendance et la mobilisation des citoyens entraîne déjà des pertes économiques pour la Catalogne. Ferran Brunet souligne que derrière le mouvement se trouve le gouvernement catalan «qui a investi 20 milliards de dollars dans la propagande séparatiste ces 30 dernières années».
Le point de vue de Modest Guinjoan et de 16 autres économistes est développé dans le livre L'Économie de la Catalogne — il n'est donc pas le seul spécialiste à défendre la viabilité économique d'un éventuel État de Catalogne. Certains économistes soulignent que l'indépendance permettra de gérer les ressources budgétaires et d'infrastructure qui dépendent à l'heure actuelle de Madrid.
D'après cet ouvrage, l'indépendance permettrait de créer jusqu'à 71.000 emplois, notamment pour satisfaire les besoins de nouvelles structures publiques et leur administration.
Les calculs de Ferran Brunet sont pourtant loin de cette vision idéaliste. Confronté à une séparation hypothétique, le commerce bilatéral entre la Catalogne indépendante et l'Espagne chuterait de 20-60%, et le PIB de la région baisserait de 14,2%, selon lui.
Quoi qu'il en soit, tout semble indiquer que l'économie de la Catalogne indépendante dépendra non seulement de sa politique fiscale, mais également des décisions des acteurs extérieurs comme l'UE et l'Espagne.