À Barcelone, on parle politique partout, que ce soit dans les bars, sur les places, dans les rues, dans les cafés ou même dans les ascenseurs d'immeubles, la Catalogne étant profondément divisée entre indépendantistes et partisans du maintien au sein de l'Espagne.
«Lors des sondages sur l'indépendance, j'ai toujours voté contre, mais cette fois, je voterai pour […] Après toutes ces interpellations, après l'interdiction d'organiser des conférences pour expliquer l'importance du référendum, après l'envoi enfin de 7.000 policiers à Barcelone, j'en ai marre», a déclaré à Sputnik un certain Jordi, assurant que son indignation était partagée par bien des Catalans.
C'est l'expression du mécontentement de ceux qui estiment que leur ville est «occupée» par Madrid. Bien que légitime, l'arrestation de membres du gouvernement catalan le 20 septembre a suscité une vague d'indignation et la tension est aussi palpable, qu'omniprésente.
Une autre interlocutrice de l'agence, Clara, étudiante de Malaga qui vit depuis quatre ans à Barcelone, estime que le référendum sera l'événement le plus important de la décennie.
«J'y participerai, et je voterai contre, parce ce que je ne sais pas comment serait cette Catalogne indépendante», a expliqué la jeune fille.
À l'approche du référendum en Catalogne, dimanche, les indépendantistes cachent le matériel de vote pour éviter qu'il ne soit saisi par la Guardia Civil, la police espagnole. Le scrutin s'organise dans le plus grand secret.
On voit souvent toutefois des œillets sur les voitures de police.
«Représentants du pouvoir, nous ne pouvons pas nous livrer à une propagande, mais nous avons au moins des œillets», a expliqué un policier catalan.
La tension persiste entre le gouvernement central et l'exécutif autonome catalan à l'approche du référendum d'autodétermination que la Généralité de Catalogne veut organiser le 1er octobre malgré l'interdiction de Madrid.
Pour rappel, lors des élections régionales de 2015, les indépendantistes avaient obtenu 47,6% des suffrages et le camp soutenant le maintien au sein de l'Espagne 51,28%.
Plus de 70% des Catalans souhaitent cependant pouvoir s'exprimer à travers un référendum en bonne et due forme, selon tous les sondages.