Comme l'indique lundi le site de la chaîne RT, l'UFCE a envoyé à Piotr Porochenko une lettre ouverte l'appelant à «faire tout son possible» pour prévenir l'entrée en vigueur de la version actuelle de la loi. Ce texte a été signé par le président de l'UFCE Loránt Vincze.
Le 5 septembre 2017, le parlement ukrainien a adopté la nouvelle version de la loi «Sur l'enseignement» introduisant notamment des restrictions sévères à l'utilisation des langues des minorités nationales dans les écoles ukrainiennes. Si le projet de loi était validé par le président, l'enseignement des disciplines dans la langue des minorités ne serait plus possible qu'à l'école primaire.
En 2014, les 17.000 écoles ukrainiennes dispensaient encore des cours en russe. Aujourd'hui, 70% des établissements ont déjà renoncé à ces derniers, affirme une source au ministère de l'Éducation du pays.
Selon un sondage effectué mené pendant l'été 2017, 50,5% des citoyens utilisent l'ukrainien dans leur vie quotidienne, 24% préfèrent le russe et encore 24% parlent les deux langues.
Plusieurs pays européens ont exprimé leur préoccupation vis-à-vis de ce projet de loi adopté par le parlement ukrainien. Ainsi, le 11 septembre 2017, le président moldave Igor Dodon a demandé à Kiev d'annuler la loi.
«J'exprime ma préoccupation concernant le sort de la large communauté roumaine et moldave sur le territoire ukrainien. (…) J'espère bien que les autorités politiques actuelles de Kiev se rendront compte des conséquences négatives de cette loi et prendront les mesures nécessaires pour y renoncer», a-t-il écrit sur Facebook.
Le parlement hongrois a lui aussi condamné de manière unanime les actions de Kiev. Selon sa résolution adoptée, la nouvelle loi ukrainienne est une violation sérieuse du droit des Hongrois de la région de Transcarpatie à recevoir un enseignement dans leur langue maternelle.
Le président roumain Klaus Iohannis a quant à lui annulé sa visite en Ukraine en octobre prochain.
La Pologne, la Grèce et la Bulgarie ont également exprimé leur inquiétude à ce sujet.
Qui plus est, les députés de la région de Transcarpatie affirment que les amendements vont à l'encontre de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, de la Déclaration des droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques et de la Convention européenne des droits de l'homme, qui ont toutes été ratifiées par l'Ukraine.
«Les citoyens ukrainiens qui font partie des minorités nationales perdent ainsi leur droit de choisir librement leur langue d'enseignement, remplacé par le droit à l'éducation dans les établissements publics ou communautaires uniquement dans la langue officielle de l'État», soulignent-ils.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.