«Il s'avère que la Syrie n'est pas devenue pour la Russie un bourbier ni une répétition de la guerre au Vietnam ou en Afghanistan», constate l'observateur du journal israélien Haaretz, Anshel Pfeffer.
«La Russie est maître de la situation en Syrie», a déclaré à la réunion annuelle du forum Stratégie européenne de Yalta, le weekend dernier à Kiev, l'ex-secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, cité par Anshel Pfeffer. «C'est un élément du plan de Poutine qui doit redonner à la Russie son statut de grande puissance, de partenaire indispensable dans tous les dossiers internationaux.»
Lors de négociations avec les gouvernements occidentaux, les représentants russes ont effectivement proposé «de coopérer dans la lutte contre le terrorisme» en Syrie. En échange, ils souhaitaient que l'Occident lève certaines sanctions infligées à la Russie après le rattachement de la Crimée. Les pays occidentaux ont refusé.
«Ironie du sort, deux ans plus tard, du point de vue de Moscou, la Syrie est l'histoire d'un succès», constate Anshel Pfeffer. «En outre, la Syrie est devenue la vitrine des nouveaux armements russes que peuvent acheter d'autres pays.»
Le parlement russe a autorisé en septembre 2015 l'usage des forces armées en Syrie à la demande officielle du président syrien Bachar el-Assad.