La recherche était menée dans le cadre d'un projet subventionné par le Fonds scientifique russe (RNF). Les résultats ont été publiés dans le magazine Molecular Neurobiology.
Les AVC sont la troisième cause de mortalité et la première cause de handicap physique au monde. En cas d'AVC ischémique — quand le thrombus bloque les vaisseaux du cerveau — les cellules nerveuses ne reçoivent plus d'oxygène ni de glucose. En quelques minutes, cela entraîne un infarctus local: la mort du tissu nerveux. Il est impossible de sauver les cellules nerveuses dans le foyer nécrotique en si peu de temps.
Les chercheurs de différents pays ont déjà testé plus de mille substances ayant montré des résultats positifs lors des tests sur animaux et ont procédé à plus de 200 essais cliniques, mais n'ont toujours pas découvert de produit neuroprotecteur capable de protéger efficacement le cerveau humain contre les lésions ischémiques sans provoquer d'effets secondaires néfastes.
Pour une étude plus approfondie des mécanismes d'AVC, les scientifiques ont utilisé le modèle expérimental d'un infarctus photothrombotique en créant une embolie locale grâce au rayonnement laser dans le cortex cérébral d'un rat ou d'une souris.
«Nous avons identifié près de cent protéines dont le niveau dans la «zone de transition» augmentait ou diminuait à différentes étapes après un AVC. Ce sont des protéines qui régulent l'apoptose (processus de la mort programmée des cellules), la reconstruction du cytosquelette, le transport vésiculaire des protéines et des lipides, les processus synaptiques, le métabolisme, la protéolyse et ainsi de suite. Certaines de ces protéines, en principe, peuvent devenir de nouveaux marqueurs de lésions cérébrales ischémiques et des cibles potentielles pour de nouveaux médicaments neuroprotecteurs», déclare l'un des auteurs de l'article, le professeur Anatoli Ouzdenski, directeur du projet RNF et responsable du laboratoire Neurobiologie moléculaire de l'Académie de biologie et de biotechnologie de l'université fédérale du sud.
Les auteurs de l'étude indiquent qu'à l'avenir il sera nécessaire d'analyser les voies de signalement intracellulaires et les facteurs de transcription qui contrôlent la synthèse des protéines responsables de la mort des cellules du cerveau en cas d'AVC. Un autre objectif consiste à trouver les activateurs et les inhibiteurs de ces protéines et les protéines régulatrices qui pourraient devenir des neuroprotecteurs potentiels.
«Cette question est d'une importance cruciale car il s'agit d'élaborer de nouvelles approches de la stratégie pour soigner les conséquences d'un AVC, de nouveaux médicaments qui permettront de réduire la mortalité et le handicap des personnes», conclut Anatoli Ouzdenski.