Même s'il ne tire pas des revenus aussi élevés que d'autres syndicats criminels, la majeure partie du continent américain connaît sa très mauvaise réputation. Car l'objectif principal des membres du gang consiste à inspirer la peur à tous ceux qui croisent leur chemin.
Le gang est connu pour sa cruauté: la machette est l'arme favorite (mais loin d'être la seule) des membres du groupe criminel. Certaines victimes se font couper la tête ou les parties génitales avant d'être jetés aux chiens. Les corps de nombreuses victimes présentent les traces de 13 coups de couteaux, signature des criminels de la Mara Salvatrucha pour laisser un message à tous qui oserait barrer la route à l'organisation. Le nombre 13 fait référence à la bande «Los Emes» ou «The Ms» où M — 13e lettre de l'alphabet latin — signifie Mara — «gang». Mara Salvatrucha pourrait être traduit de l'argot comme le «gang des fourmis gardiennes du Salvador».
Hormis les assassinats et le trafic de drogues, le gang pratique le trafic d'êtres humains, la prostitution et le racket. L'un des crimes les plus retentissants commis par les membres du MS-13 fut le viol de deux adolescentes handicapées dans une banlieue de Boston en 2002. L'une d'elles se déplaçait en fauteuil roulant à cause d'une paralysie cérébrale, et son amie était malentendante. Le gang était furieux parce que quelques jours plus tôt, le père de l'une des filles avait eu une altercation avec des membres de la Mara.
En 2010, Rene Mejia, membre de l'organisation, a été condamné à la peine capitale pour l'assassinat d'une femme et de sa fille de 2 ans.
La MS-13 traite très sévèrement les informateurs présents dans ses rangs. «Tu caftes, tu meurs», stipule l'une des règles de la bande. Cette règle ne connaît pas d'exceptions. Brenda Paz, qui avait tenté de mettre un terme à son passé criminel et rapportait des informations au FBI, a été tuée par son propre compagnon alors qu'elle était enceinte de lui.
Le gang se montre cruel en tout. Le rituel d'initiation consiste à se faire tabasser par les autres membres du groupe pendant 13 secondes. Après cela, l'initié doit accomplir sa première mission: se battre, voler ou tuer quelqu'un. La Mara Salvatrucha recrute très tôt: des enfants de 8 ans sont déjà membres du gang.
La MS-13 ne possède pas de leader ou de structure précise: elle est constituée de cellules disparates réunies sous la même «étiquette». La devise des membres du gang peut être traduite de l'espagnol comme «Tue. Viole. Contrôle.».
Les membres de la Mara Salvatrucha ne cherchent pas à cacher leur appartenance au gang — ils sont faciles à reconnaître par leurs tatouages aux couleurs du syndicat. La chemise à carreaux bleus et blancs est également considérée comme un attribut du gang.
Ce sont des réfugiés du Salvador ayant quitté leur pays déchiré par la guerre civile (1979-1992) qui ont formé le gang. De nombreux habitants du pays, notamment ceux qui faisaient partie de la guérilla de gauche, ont dû partir par crainte de subir les persécutions des «escadrons de la mort» anticommunistes.
Quand le gouvernement américain s'est mis à déporter les membres du gang au Salvador, cela n'a été que bénéfique pour la MS-13: les mafieux déportés se sont mis à chercher de nouvelles recrues, ce qui a permis d'élargir le réseau.
Pour comprendre l'ampleur de l'activité du gang, il suffit de rappeler qu'en juillet dernier Donald Trump a proclamé parmi les objectifs de son administration de «désarmer, d'éliminer et d'éradiquer la MS-13». Dans le même discours le président a appelé la police à ne pas être «trop souple» avec les criminels. «Ils sont les mêmes, voire pires qu'Al-Qaïda», a déclaré Donald Trump.
Hormis les lettres traditionnelles symbolisant Mara Salvatrucha, les membres du gang se font souvent tatouer trois points formant un triangle. Chaque point symbolise l'endroit où pourrait se terminer leur vie: l'hôpital, la prison et le cimetière.