La Turquie et l'Iran se sont ouvertement prononcés contre la tenue d'un référendum d'indépendance par la région autonome du Kurdistan irakien, a rappelé à Sputnik Dogacan Basaran, du Centre d'études politiques et de situations de crise d'Ankara (ANKASAM).
«On sait qu'il est pratiquement impossible de réaliser quoi que ce soit dans la région si l'Iran et la Turquie s'y opposent», a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que quand la Turquie et l'Iran conjuguaient leurs efforts sur telle ou telle question, les forces extérieures échouaient en règle générale dans toutes leurs tentatives d'imposer leur position à Ankara et à Téhéran.
«Le Kurdistan irakien ne sera pas indépendant, la Turquie et l'Iran s'y opposant», a résumé l'analyste.
Selon ce dernier, tout porte à croire que le projet américain de Kurdistan irakien sous la présidence de Massoud Barzani, élaboré par les États-Unis dans le cadre de leur projet de Grand Moyen-Orient, est voué à l'échec.
«La récente déclaration du Président turc Recep Tayyip Erdogan sur une réunion du Conseil de sécurité nationale fixée au 22 septembre montre qu'une chance est donnée à l'administration Barzani pour renoncer d'ici là à ses plans de référendum. Mais si Barzani persiste, la Turquie n'hésitera sans doute pas à adopter des mesures qu'elle jugera nécessaires», a estimé M. Basaran, ajoutant que la position de Téhéran sur cette question était encore plus intransigeant.
En effet, intervenant dimanche à la télévision, Ali Shamkhani a prévenu que «la sécession de la région kurde avec l'État irakien signifierait [pour l'Iran, ndlr] la fermeture de tous les postes-frontière» avec cette nouvelle entité.
Le référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien est prévu le 25 septembre.