L'administration américaine a ordonné mercredi 13 septembre aux agences fédérales de désinstaller tous les logiciels fabriqués par la société russe Kaspersky Lab, spécialisée dans la sécurité informatique, en raison de liens prétendus de l'entreprise avec les services de renseignement russes. En réponse, l'entreprise a nié tout lien avec le Kremlin et déclaré que ces allégations étaient sans fondement.
«Aucune preuve fiable n'a été présentée publiquement… les accusations sont fondées sur des déclarations fallacieuses et des hypothèses erronées», a réagi la société russe dans un communiqué publié sur son site internet.
En outre, les représentants de la société ont rejeté les accusations de liens avec le gouvernement russe.
La décision des autorités américaines d'arrêter d'utiliser les logiciels de Kaspersky Lab dans les institutions fédérales «retarde les perspectives de rétablissement de la coopération bilatérale», a réagi également l'ambassade de Russie aux États-Unis.
«Nous observons avec préoccupation les rapports quotidiens du front russophobe aux États-Unis. La perte de l'immunité diplomatique et la liquidation de fait de plusieurs ambassades russes, la restriction du droit d'utiliser un certain nombre de biens immobiliers russes, les attaques contre les médias russes — RT et Sputnik — ont été suivies de décisions concernant les produits antivirus de Kaspersky», ont déclaré les diplomates russes.
Selon l'ambassade russe, ces mesures «éloignent les perspectives de rétablissement de la coopération bilatérale, détournent l'attention du règlement conjoint des tâches prioritaires, principalement dans le domaine de la lutte contre le terrorisme international.»
Elle a ajouté craindre que les services de renseignement russes utilisent les voies légales pour exiger l'assistance de Kaspersky, y compris en interceptant des échanges qui transitent par les réseaux de télécommunication russes.
Ce n'est pas la première fois que les autorités américaines tentent d'accuser les informaticiens russes de collusion avec le Kremlin. Rappelons que le créateur de l'application de messagerie cryptée Telegram, Pavel Dourov, a révélé dans une interview à The Baffler comment des agences gouvernementales américaines l'ont interrogé, ont tenté de le forcer à coopérer et ont cherché à soudoyer ses employés.