Les autorités américaines ont adopté une position inflexible à l'égard de la Chine, il s'agit d'un «chantage», a déclaré à Sputnik Aleksandre Lomanov, expert de l'Institut d'études orientales au sein de l'Académie des sciences de Russie, réagissant à la déclaration de Steven Mnuchin, ministre américain des Finances, de geler les échanges commerciaux avec tout pays, y compris la Chine.
«Dans ce contexte [les sanctions contre la Corée du Nord adoptées par l'Onu ce lundi et l'initiative d'un double-gel émanant de Pékin et Moscou, ndlr], il apparaît clairement que les États-Unis font chanter la Chine ouvertement, menaçant de mettre fin au commerce. Il s'agit notamment de chantage, parce que les États-Unis n'attendent même pas de voir comment les sanctions imposées à la Corée du Nord fonctionneront. Et les sanctions ne commencent pas à fonctionner le lendemain de leur introduction.
«Pourtant, les Américains veulent intensifier le jeu. La Corée du Nord leur répond par la même "courtoisie", son gouvernement aussi aggrave la situation», a-t-il fait remarqué.
Il a également ajouté que la tentative de faire chanter la Chine aurait pour but d'obliger ses autorités à régler le problème avec Pyongyang par elles-mêmes, pour que les États-Unis puissent sortir victorieux.
Selon l'autre interlocuteur de Sputnik, Yang Bian, expert du Centre des études des relations internationales de l'Institut de communications chinoises, la déclaration de Steven Mnuchin n'était qu'une menace.
«Suspendre le commerce avec la Chine est impossible, quoi que les États-Unis disent à ce sujet, parce que le volume du commerce entre la Chine et les États-Unis est immense. La déclaration du ministre est un des moyens de faire pression sur la Chine.»
Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté lundi à l'unanimité et à l'initiative des États-Unis une nouvelle batterie de sanctions contre la Corée du Nord, interdisant ses exportations de textile et réduisant les approvisionnements en pétrole et en gaz. Cette huitième série de mesures vise à punir ce pays pour l'essai nucléaire du 3 septembre.
En outre, la Russie et la Chine ont proposé un «double-gel»: que la Corée du Nord adopte un moratoire sur ses essais de missiles nucléaires en échange de la suspension des exercices militaires conjoints de Séoul et de Washington en péninsule coréenne.