Les habitants de Mossoul qui n'ont pas où aller reviennent dans les quartiers en ruines, quasi rasés, de la ville, a raconté à Sputnik sous couvert d'anonymat une étudiante en ingénierie de 25 ans.
«Une partie de notre maison à Mossoul-Ouest a été complètement détruite le 17 juillet dernier par une roquette tirée contre un sniper de Daech qui s'était embusqué sur le toit. Faute d'argent pour les réparations, nous avons dû déménager dans l'est de la ville», a expliqué l'interlocutrice de l'agence.
Elle-même, sa mère et sa sœur y ont trouvé une toute petite maison au bas loyer.
«Professeur à l'université, mon père n'avait pas touché de salaire pendant plusieurs années et est mort 40 jours avant le début de l'opération de libération de la ville. Il a succombé à un sepsis suite à une intervention chirurgicale. Sous Daech, les hôpitaux étaient dans un état catastrophique et pleins d'infections. Ma mère est très malade», a résumé la jeune fille.
Un autre interlocuteur de Sputnik, le professeur de relations internationales Tarik al Kassar, membre du groupe chargé de recenser les destructions à Mossoul causées par Daech, a souligné que les vieux quartiers de Mossoul-Ouest avaient souffert le plus.
«C'est la partie de la ville où la population était la plus dense et où se trouvait auparavant des marchés anciens. Ceux qui y reviennent ne font que des réparations très sommaires», a-t-il rappelé.
Et d'ajouter qu'à cause des destructions omniprésentes et en l'absence d'électricité, il était pénible de s'y trouver.
«Sous les décombres, il reste encore des corps d'habitants et de terroristes non enterrés. Il s'agit essentiellement de femmes et d'enfants qui n'avaient pas eu le temps de sortir des maisons lors des frappes», a constaté M.al Kassar.
L'offensive de l'armée irakienne visant à éliminer les djihadistes de Daech de la province de Ninive et de sa capitale, Mossoul, a été lancée en octobre 2016. Les troupes gouvernementales étaient appuyées par des milices populaires et l'aviation de la coalition internationale dirigée par les États-Unis.
Le 9 juillet, le commandant adjoint de l'unité de lutte antiterroriste, le lieutenant-général Abdel Wahab al Saidi, a hissé le drapeau irakien au-dessus du dernier repaire des terroristes dans la vieille ville de Mossoul, ce qui a signifié la complète libération de la rive occidentale du Tigre.