Les «dreamers» sont les quelque 800.000 sans-papiers qui bénéficiaient d'un statut temporaire leur permettant d'étudier et de travailler aux États-Unis, et la décision de Donald Trump de mettre fin au programme DACA est dirigée contre les immigrés, a déclaré à Sputnik Brenda Solkez, cofondatrice de la FURIA, organisation de protection des immigrés.
«Quoi qu'il en soit, cette politique n'a pas commencé avec Donald Trump, mais avec son prédécesseur Barack Obama. C'est sous la présidence de ce dernier que la criminalisation des immigrés a commencé. Bien qu'il ait adopté le DACA, ce programme ne garantissait pas la pleine protection», a expliqué Mme Solkez, Mexicaine résidant en Pennsylvanie.
Selon cette dernière, certains défendent Barack Obama parce qu'il leur a donné un permis de travail et une assurance sociale, ce qui ne leur garantissait pourtant pas un permis de séjour.
«Par contre, les conditions d'expulsion ont alors été établies, et une machine d'expulsion massive a été mise en place», a rappelé la militante.
Une autre interlocutrice de l'agence, Maria Ibarra, Mexicaine de 24 ans installée aux États-Unis depuis 16 ans, a estimé que la situation actuelle était celle d'une «grande incertitude».
«Je n'entends pas retourner au Mexique. Ce n'est plus ma maison», a-t-elle tranché.
Et d'ajouter qu'une partie de la campagne présidentielle de Donald Trump visait à faire passer les immigrés pour des criminels qui privaient les Américains de travail.
«Ma mère fait le travail que personne ne veut faire», a indiqué Maria, soulignant que les gens appuyant la décision de Donald Trump oubliaient tout simplement que le DACA, c'étaient des infirmières soignant des personnes âgées et des enfants en bas âge, des cuisiniers, que c'étaient enfin leurs voisins et amis.
L'interlocutrice de Sputnik s'est indignée du fait que sa mère gagnait moins que les autres parce qu'elle n'avait tout simplement pas de document requis.
«Tout au long de sa vie aux États-Unis, elle cotise à la sécurité sociale sans en profiter et paie des impôts sans en recevoir rien», a-t-elle relevé.
De son côté, Mme Solkez est persuadée que la politique «raciste» et «xénophobe» de Donald Trump est dictée par des intérêts économiques.
«Aux États-Unis, la police d'immigration et de douane s'applique à intimider notre communauté, en se rendant aux écoles et persécutant les gens dans la rue. Des policiers frappent aux portes, en essayant d'arrêter des illégaux», a résumé la militante.
Pour la plupart intégrés et actifs, les «dreamers» se mobilisent pour montrer qu'ils participaient au bon fonctionnement des États-Unis. À l'annonce de l'abrogation du DACA, ils descendent dans la rue aux quatre coins du pays.