Les combattants de Daech ont tenté en vain de forcer les habitants de Deir ez-Zor à coopérer. Même menacé de mort, ils renonçaient à collaborer avec les djihadistes, a raconté à Sputnik Umm Mustafa qui vivait à Deir ez-Zor et a vu toutes les atrocités de Daech.
«Les terroristes ont émis un ordre de recrutement des hommes dans leurs rangs. Ils n'ont fait attention ni à l'âge ni à ce qu'il pourrait être le seul fils de la famille. En s'abritant derrière les mots de la charia, ils voulaient mettre tout le monde sous les armes», explique la femme.
Selon elle, Daech a formé des patrouilles qui devaient localiser et capturer ceux qui refusaient de rejoindre les unités des terroristes.
«J'ai trois fils. Nous avons trouvé un passeur qui, pour une somme importante, pouvait faire sortir les gens des zones contrôlées par Daech. Il a accepté de faire sortir mes fils de la ville, et depuis, je ne connais pas leur sort. Les voisins ont déclaré qu'ils étaient morts dans le désert dans un bombardement de la coalition internationale», a-t-elle raconté.
Souvent, les gens n'avaient pas assez d'argent pour faire appel aux passeurs et n'avaient pas d'autre choix que de sortir par leurs propres moyens. Ainsi les hommes, parfois les seuls capables de nourrir leurs familles, se sont vus obligés de quitter la ville pour échapper à Daech. De plus, ils ne comprenaient pas les risques qu'ils courraient.
«Beaucoup de ceux qui cherchaient à quitter cet enfer ont été tués sur la route. Peut-être qu'ils ont consciemment choisi la mort pour ne pas rejoindre les rangs des terroristes. Après tout, ce que prêche Daech est un faux islam qui n'a rien en commun avec l'islam véritable. Les gens ont connu beaucoup de souffrances, mais en même temps ils font preuve de fermeté. Ils croient en la vérité, qui va triompher le mensonge et la violence», a-t-elle conclu.
Mardi 5 septembre, les forces syriennes ont brisé le siège de Deir ez-Zor. Les troupes pro-gouvernementales sont entrées dans sa partie nord où des éléments de l'armée, ainsi que des dizaines de milliers de civils ont été victimes, trois ans durant, d'un blocus.