Le ministère russe de la Défense a, pour la première fois, publié le nombre exact des pertes soviétiques à Cuba au début des années 1960. Ainsi, durant la période comprise entre le 1er août 1962 et le 16 août 1964, 64 militaires soviétiques ont trouvé la mort sur le territoire cubain, selon le site officiel du ministère russe.
Il y a précisément 55 ans, le 9 septembre 1962, des missiles soviétiques balistiques étaient transportés sur cette île de la mer des Caraïbes. Ils avaient par la suite été équipés d'ogives nucléaires. L'installation de fusées soviétiques à Cuba avait été réalisée dans le cadre de l'opération Anadyr, lancée en réponse au déploiement de missiles américains en Turquie et en Italie, ainsi qu'«aux menaces d'intrusion militaire américaine sur le territoire de Cuba», lit-on le message officiel de la Défense russe.
Et de poursuivre, en juillet 1962, dans des conditions de haute sécurité, les armes et les équipements militaires avaient été embarqués sur des navires militaires à quai dans des ports de la mer Noire, de la mer Baltique et de la mer de Barents. Les capitaines n'avaient été informés de leur destination finale alors que leurs vaisseaux se trouvaient déjà en pleine mer.
En octobre de 1962, un chasseur américain avait pris en photos les bases de lancement des missiles balistiques disséminées sur l'île castriste.
«L'élargissement de la présence militaire soviétique à Cuba, qui se trouve à 200 km des États-Unis, a déclenché la crise des missiles de Cuba, une escalade des relations politico- militaires russo-américaines à l'époque de la Guerre froide qui a mis le monde au bord d'un affrontement nucléaire entre deux superpuissances», indique le message du ministère russe.
À l'issue de l'opération Anadyr, plus de 1.000 militaires avaient été décorés «pour la façon exemplaire» dont ils avaient rempli la mission spéciale que leur avait confiée le gouvernement soviétique.
Le nombre précis de militaires victimes de cette opération n'a été évoqué que récemment.
Pendant la crise des missiles de Cuba de 1962, le décompte était fait heure par heure: en réponse au déploiement des missiles russes à Cuba, les Américains étaient prêts à entreprendre des actions militaires. Heureusement, le pire avait alors été évité mais, aujourd'hui, le monde se retrouve une nouvelle fois au bord d'une guerre nucléaire du fait de la poursuite du développement par Pyongyang de son programme nucléaire et balistique. Toute provocation est extrêmement dangereuse dans ces conditions.