Si les adversaires du référendum l'emportent, le gouvernement catalan sera dissout et de nouvelles élections seront organisées. Mais si les partisans de l'indépendance gagnent, la république de Catalogne sera proclamée dans les 48 heures, a déclaré Ana Surra à Sputnik.
«Le processus de rédaction d'une nouvelle Constitution, qui impliquera l'ensemble de la population, sera lancé. Ensuite, cette nouvelle Constitution sera votée et permettra d'élire les organes du pouvoir. Ainsi, tout se décidera en 48 heures», a précisé l'interlocutrice de l'agence.
Interrogée sur le statut d'une Catalogne indépendante au sein de l'Union européenne, Mme Surra a estimé que la résolution de ce problème devait être politique.
«Je ne pense toutefois pas que l'UE renonce à sept millions d'habitants et à un territoire économiquement viable et capable de lui apporter une contribution de poids. Et ce d'autant plus que le Royaume-Uni représente à présent un sérieux problème pour elle», a poursuivi la députée.
Cela dit, elle a rappelé à cette occasion la situation tout aussi incertaine de l'Écosse et l'Irlande, dont 60% de la population ont voté contre le Brexit.
«Quoi qu'il en soit, nous ne devons pas avoir peur de l'isolement. Les pays d'Europe du Nord, qui sont très riches et ne font pas partie de l'Union européenne, nous ont déjà invités à les rejoindre si nous nous retrouvons un jour en dehors de l'UE», a conclu l'interlocutrice de Sputnik.
La Catalogne, qui représente 15% de la population de l'Espagne avec 7,5 millions d'habitants sur 47 millions, produit 20% du PIB national.
Elle a longtemps réclamé plus d'autonomie avant d'être tentée par l'indépendance. 70% des citoyens de Catalogne sont favorables à la tenue d'un scrutin, selon les sondages, mais moins de la moitié d'entre eux sont partisans de l'indépendance.
S'y opposant fermement, Madrid conserve l'appui de ses partenaires de l'Union européenne et de la communauté internationale. Bruxelles a même prévenu à plusieurs reprises qu'une Catalogne qui proclamerait son indépendance sortirait automatiquement de l'UE. M.Rajoy ne cesse de répéter que le referendum n'aura pas lieu, sans dévoiler pour autant par quels moyens il compte l'empêcher.
Il avait d'ailleurs promis d'empêcher une première consultation populaire en novembre 2014, à laquelle 2,3 millions de 6,3 millions d'électeurs avaient participé et s'étaient prononcés à 80% pour l'indépendance. Quatre dirigeants catalans avaient par la suite été condamnés depuis pour l'avoir organisée.