La cause principale de l'assèchement du lac d'Ourmia réside dans la dépendance accrue à ses eaux de la population locale et des territoires l'entourant, a déclaré à Sputnik Mohammad Darvish, directeur du département public de l'Organisation de l'environnement d'Iran.
«Depuis les dix dernières années, nous avons augmenté la superficie de l'exploitation agricole des terres avoisinantes de 320.000 à 680.000 hectares, alors qu'il faut 10.000 mètres cubes d'eau pour irriguer un seul hectare. […] Une partie du lac s'est d'ores et déjà transformée en désert», a constaté l'interlocuteur de l'agence.
Dans un entretien accordé à Sputnik, Masoud Bagherzadeh Karimi, chef adjoint de la Direction principale de contrôle de l'environnement dans les régions de l'Organisation de protection de l'environnement et membre du groupe de travail pour la revitalisation du lac Orumieh, a insisté sur la nécessité que les pays limitrophes apportent leur assistance.
«Le lac d'Ourmia est situé dans le nord-ouest de l'Iran. […] Il se peut qu'à l'échelle mondiale ce lac ne soit pas si grand, mais pour notre pays aride, c'est la deuxième réserve d'eau après la mer Caspienne. […] Nous dépensons plus d'eau qu'il n'est nécessaire. Il faut en finir avec une telle pratique», a martelé le responsable.
Et d'ajouter que l'écologie était un problème universel.
«Si le lac s'assèche complètement, des tempêtes de sable et de poussière seront inévitables. […] Le Japon nous aide déjà, et l'Australie se propose elle aussi de le faire. Nous coopérons avec l'Allemagne, les Pays-Bas et la Turquie. Nous saluons toute assistance dans le cadre des lois et règles internationales», a conclu Masoud Bagherzadeh Karimi.
L'assèchement du lac d'Ourmia s'aggrave dangereusement, ce qui est lié au changement des conditions environnementales, à l'augmentation du niveau de consommation d'eau, au facteur humain et à la diminution des pluies.
Le lac d'Ourmia, dont la superficie couvre plus de 3 % de celle de l'Iran, était dans le passé alimenté par les eaux de 60 rivières saisonnières et permanentes. Ce lac a commencé à s'assécher au début des années 2000. Les images satellitaires montraient en 2015 que 88% de cette étendue d'eau avaient déjà disparu.
Les études menées par les chercheurs internationaux révèlent que la sécheresse n'est la cause que de 5% de la diminution des précipitations près de ce lac, tandis que la construction de barrage et de forage de puits profonds par la société Khatam al-Anbia, affiliée aux Gardiens de la révolution (pasdaran), parallèlement à la construction d'une route de 15 kilomètres sur le lac, ont signé son arrêt de mort.