L'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a appelé au téléphone le prince héritier saoudien, Mohamed ben Salmane, pour exprimer son «désir de s'asseoir à la table du dialogue» et résoudre la crise, a rapporté samedi l'agence officielle saoudienne SPA.
Mais peu après, un porte-parole officiel saoudien a indiqué que Riyad «suspend[ait] tout dialogue et tout contact avec ce pays» en attendant qu'il clarifie ses positions.
Le porte-parole, cité par l'agence SPA, a protesté contre la manière dont Doha a rendu compte de l'entretien téléphonique entre l'émir du Qatar et le prince héritier saoudien, l'accusant d'avoir «distordu le contenu de la conversation».
Dans ce compte-rendu, l'agence saoudienne a indiqué que la conversation téléphonique avait été faite à la demande du Président Donald Trump, qui a proposé vendredi sa médiation, alors que Riyad affirme qu'elle a eu lieu à l'initiative de l'émir du Qatar.
L'agence ne confirme pas non plus le désir de dialogue de l'émir, en écrivant que «les deux parties sont tombées d'accord sur la nécessité de régler la crise, en s'asseyant à la table des négociations, pour préserver l'unité du Conseil de coopération du Golfe (CCG)».
«Ceci prouve que les autorités du Qatar ne sont pas sérieuses dans leur désir de dialogue», a déclaré le porte-parole saoudien, avant d'indiquer que son pays «suspend[ait] tout dialogue et tout contact avec le Qatar jusqu'à ce qu'il clarifie sa position».
Le porte-parole a affirmé que «l'inconsistance de la politique du Qatar n'aid[ait] pas à renforcer la confiance nécessaire» au règlement de la crise.
L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l'Égypte avaient rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques avec Doha. Ces pays reprochent au Qatar de soutenir des groupes extrémistes et de s'être trop rapproché de Téhéran, grand rival de Riyad, chef de file des monarchies arabes du Golfe. Ils ont aussi imposé au riche petit émirat gazier des sanctions sans précédent, notamment un blocage des voies d'accès maritimes, aériennes et terrestres. Le Qatar a nié soutenir des groupes extrémistes et a accusé ces pays d'empiéter sur sa souveraineté.