Accepter les conditions imposées par Ankara revient pour les autorités allemandes à reculer devant le Président turc, a indiqué à Sputnik Sevim Dagdelen, membre du parti allemand La Gauche.
«La Bundeswehr est l'armée du parlement. C'est le parlement allemand qui prend les décisions concernant les opérations de la Bundeswehr, pas le secrétaire général de l'Onu. La question est de savoir si l'on est prêts à gérer le fait que nos principes fondamentaux sont ignorés en Turquie», a-t-il souligné.
«Cela pourrait provoquer des dommages, le gouvernement allemand ne veut pas prendre un tel risque. Si après Incirlik elle retire ses forces de Konya, l'armée allemande pourrait énerver non seulement la Turquie, mais aussi les autres partenaires de l'Otan.»
L'expert a également abordé le sujet des relations tendues entre Ankara et Berlin.
«Erdogan provoque l'Union européenne. S'il veut mettre un terme aux négociations portant sur l'adhésion de la Turquie à l'UE, il devrait le faire lui-même», a-t-il résumé.
Ces derniers mois, les tensions ne cessent de s'accentuer entre Berlin et Ankara. Récemment, le ministère turc des Affaires étrangères a dénoncé dans une déclaration les commentaires que des responsables allemands ont faits après l'arrestation en Turquie du militant allemand des droits de l'Homme Peter Steudtner.
Pour sa part, Berlin a publié de nouvelles recommandations concernant les voyages en Turquie, plus sévères que les précédentes. La Turquie a, en réponse, accusé l'Allemagne de «comportement irresponsable».