Les États-Unis augmenteront leurs exportations d’armements sur fond de crise nucléaire nord-coréenne tout comme ils l’ont souvent fait lors des précédentes crises mondiales, a déclaré vendredi à Sputnik Miroslav Lazanski, analyste militaire du journal serbe Politika.
«Ils perdaient parfois des milliards de dollars et de nombreux soldats. Cela a été le cas au Vietnam ou encore en Afghanistan, où la guerre leur a coûté des centaines de milliards de dollars et ne leur a rien rapporté. Mais il arrive aussi comme en Irak, que le pays devienne une station-service privée de la famille Bush», a indiqué M.Lazanski.
«Ils ont gelé 250 milliards de dollars appartenant à l’État libyen. La guerre en Libye s’est finalement déroulée aux dépens de la Libye, et les États-Unis n’ont pas été les seuls à le faire. La France et le Royaume-Uni sont aussi impliqués», a ajouté M.Lazanski.
Dans ce contexte, il faut rappeler un document récemment déclassifié par les Archives nationales du Royaume-Uni. Il s’agit d’une lettre rédigée par le secrétaire d’État américain chargé des achats militaires, Richard Alan Clarke, quelques jours après le début de l’invasion du Koweït par Saddam Hussein. M.Clarke a considéré l’éventuelle riposte des États-Unis et de leurs alliés à l’invasion de l’Irak comme «une occasion sans précédent pour le Département des exportations du ministère de la Défense». Il est évident qu’il parlait des livraisons d’armes aux pays du Golfe persique.
Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Stockholm International Peace Research Institute, SIPRI), les ventes d’armes mondiales sont en hausse constante depuis 2001. Les États-Unis devancent leurs concurrents dans ce secteur. Leur part sur le marché a atteint 33% entre 2011 et 2015, contre 29% entre 2006 et 2010. Selon les données américaines, le pays a vendu des armes pour 47 milliards de dollars en 2015, soit pour 15 milliards de plus qu’en 2014. En 2005, les exportations d’armes américaines se chiffraient à «seulement» 8,6 milliards de dollars.