L'application de nouvelles sanctions visant le secteur pétrolier nord-coréen et, notamment, l'interdiction complète de l'exportation du pétrole en Corée du Nord, n'aurait aucun effet sur Pyongyang et cela pour plusieurs raisons, affirme le chroniqueur de Sputnik et expert en politique, Dmitri Verkhoturov.
Ensuite, M.Verkhoturov rappelle que presque toutes les sociétés étrangères signant des contrats de long terme pour mener des travaux d'exploration et envisageant l'exploitation des ressources naturelles, dont le pétrole et le gaz, ont été contraintes à quitter le pays pour une raison inconnue dès que les premiers résultats positifs ont été obtenus. D'après le chroniqueur, les autorités nord-coréennes se servaient des étrangers pour effectuer la partie la plus peinible des travaux. Ayant reçu la confirmation de l'existence des gisements, il sera plus facile pour Pyongyang d'en continuer l'exploitation en toute indépendance.
En troisième lieu, l'expert de Sputnik met en doute la certitude que la Corée du Nord ne possède pas d'équipements de forage. Pour prouver le contraire, Dmitri Verkhoturov rappelle l'exemple du géant pétrolier et gazier SOCO International. Il affirme que Pyongyang avait un certain nombre d'installations de forage, fabriquées en URSS ou en Roumanie et livrées avant 1991. Ces dispositifs permettront d'entreprendre des forages jusqu'à 4.000-4.500 mètres de profondeur alors même que certaines couches se trouvent bien plus près de la surface.
En considérant que son industrie de constructions mécaniques est bien développée, la Corée du Nord n'aurait aucun mal, selon le chroniqueur, à moderniser ses installations de forage et à mettre en place la fabrication des pièces nécessaires.
«Le pétrole est aussi important pour la Corée du Nord que la création de missiles balistiques et d'armes nucléaires puisque sans pétrole l'armée ne pourra pas combattre. Il est donc évident que le gouvernement nord-coréen y accorde une attention toute particulière», affirme-t-il.
Selon lui, Pyongyang exploite déjà suffisamment de pétrole à partir de ses propres gisements.
«Les forages procurant aujourd'hui environ 75 barils par jour donnent plus de 27.000 barils par an. Si, par exemple, il y a environ dix forages, cela fera déjà 270.000 barils [37.800 tonnes, ndlr]. C'est le minimum et il est bien possible que la Corée du Nord possède encore plus de pétrole qu'on ne le croit», a-t-il poursuivi.
Pour faire le bilan de cette situation, Dmitri Verkhoturov revient sur le sujet des sanctions.
«Dans tous les cas, l'embargo pétrolier ne fera que pousser le gouvernement nord-coréen à mettre toutes ses ressources techniques et économiques dans l'exploration du pétrole. En période du temps assez court, un an ou un an et demi, et avec un peu de chance, la Corée du Nord aura du pétrole en quantité suffisante et alors Kim Jong-un pourra rire au sujet de Trump et ses sanctions», a-t-il conclu.
La Corée du Nord a annoncé dimanche avoir mené un essai souterrain d'une bombe à hydrogène destinée à un missile à longue portée, relate la télévision nord-coréenne. Qualifiant l'essai de «réussite totale», Pyongyang a également affirmé que sa bombe H pouvait être montée sur un missile.