Un rassemblement de masse, qui a réuni plus d'un million de personnes protestant contre le massacre des musulmans en Birmanie, s'est tenu ce lundi 4 septembre à Grozny, annonce le ministère tchétchène de l'Intérieur.
4.09.2017. Митинг в Грозном в поддержку мусульман-рохинджа. #Мьянмы #Чечня #Грозный #SaveRohingya #СпаситеРохинья, #StopRohinyaGenocide pic.twitter.com/w6DGXlPWo8
— Mohmad Ulbi (@u1ver) 4 сентября 2017 г.
Le chef de la République de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, intervenant lors du rassemblement, a appelé à arrêter le bain de sang en Birmanie, à punir les auteurs et à enquêter sur les crimes contre l'humanité.
Selon lui, les autorités des pays qui ont refusé d'aider les réfugiés de Birmanie «les ont condamnés à une mort imminente». Kadyrov a exhorté «à arrêter d'urgence la catastrophe humanitaire et à donner un coup de main au peuple Rohingya agonisant».
En même temps, le dirigeant tchétchène a comparé les méthodes des militaires et des moines birmans à celles des gardes dans les camps de concentration nazis.
«Les autorités de ce pays ont privé du droit de vivre plus d'un million de Rohingya. Leurs pauvres habitations brûlent. Les gens sans défense sont déchiquetés, brûlés au bûcher, noyés. Les enfants sont battus contre le sol, jetés au feu», a-t-il ajouté.
Il a également souligné que ce peuple était au bord de la destruction depuis de nombreuses années, mais ni l'Onu ni d'autres organisations n'imposent de sanctions contre la Birmanie, la presse mondiale passe sous silence la tragédie de ce peuple.
En outre, les manifestants ont appelé Vladimir Poutine à «utiliser toute son autorité dans le monde» pour arrêter le génocide des musulmans en Birmanie.
Dans l'État d'Arkan, les militaires birmans et les forces de sécurité mènent une opération contre les combattants islamistes issus des Rohingya, minorité musulmane implantée dans l'ouest du pays. Les autorités étatiques considèrent ces derniers comme immigrés illicites depuis le Bangladesh et refusent d'octroyer à la plupart d'entre eux la citoyenneté.
Les Rohingya ont été réinstallés dans l'État d'Arakan au XIXe et au début du XXe siècle par les autorités coloniales britanniques. Avec une population totale d'environ un million et demi de personnes, ils constituent actuellement la majorité de la population de l'État. Toutefois, très peu entre eux ont la citoyenneté birmane. Le conflit entre Rohingya et les bouddhistes locaux a une longue histoire. Toutefois, l'escalade de ce conflit jusqu'aux affrontements armés et à la crise humanitaire n'a commencé qu'après le passage du pouvoir du gouvernement militaire à celui civil.