La Corée du Nord aurait pu tester une charge nucléaire avec une sorte de stimulateur thermonucléaire au lieu d'un engin thermonucléaire dans le sens actuel du terme, répétant ainsi le stade du développement des programmes thermonucléaires que les États-Unis et l'URSS avaient connu à la fin des années 1940 et au début des années 1950, estime Alexandre Ouvarov, rédacteur en chef du portail AtomInfo.ru.
«À en juger par la puissance de la déflagration, quelques dizaines de kilotonnes, il pourrait ne pas s'agir d'une charge thermonucléaire dans son sens moderne, mais d'une charge nucléaire avec une propulseur thermonucléaire, un boosting», a-t-il déclaré dans un commentaire à Sputnik.
L'énergie de l'explosion d'une charge thermonucléaire est conditionnée à la fois par des réactions de fission nucléaire de noyaux de matières fissiles (plutonium ou uranium) ainsi que par des réactions de synthèse thermonucléaire impliquant des isotopes lourds d'hydrogène (deutérium et tritium). Par charges thermonucléaires, on entend aujourd'hui des engins dont la puissance est largement déterminée par le dégagement d'énergie de réactions thermonucléaires. Or, le principe de la stimulation thermonucléaire est différent.
Entre temps, Lassina Zerbo, secrétaire exécutif de l'Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), a déjà indiqué que la Corée du Nord avait mené l'essai nucléaire le plus puissant de son histoire.
La Corée du Nord a affirmé avoir procédé «avec un succès parfait», dimanche, à l'essai souterrain d'une bombe à hydrogène capable d'être transportée par un missile balistique intercontinental. Il s'agit du sixième essai mené par la Corée du Nord depuis 2006.
Le test a provoqué deux secousses de magnitude 6,3 et 4,6 respectivement. L'agence météorologique du Japon (JMA) a par la suite indiqué que celles-ci étaient d'une puissance au moins 10 fois supérieure à celle du dernier essai nucléaire nord-coréen mené l'an passé.