Malheureusement, la Pologne enfreint le droit européen et ignore les recommandations de la Commission de Venise, a regretté Joannа Senyszyn dans un discours accordé à Sputnik.
«Autrefois, les Polonais rêvaient de se retrouver au sein de l'Union européenne, alors qu'à présent le gouvernement du parti Droit et Justice (PiS) remet en doute le fait même de notre participation à l'UE, tout en bafouant la loi européenne et ne faisant aucun cas des recommandations européennes», a déclaré l'interlocutrice de l'agence.
Et d'ajouter que la Pologne était elle-même responsable de son isolement actuel.
«Je pense que soit le gouvernement en place se met à agir raisonnablement, soit tout devra être corrigé par le futur gouvernement», a prévenu Mme Senyszyn.
D'abord réticente à l'idée de prendre parti dans le différend opposant Bruxelles et Varsovie sur la réforme judiciaire polonaise, la chancelière allemande a fini par indiquer qu'elle suivait très sérieusement ce dossier. Elle soutient donc finalement le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
«Nous ne pouvons pas nous taire pour avoir la paix», a tranché Mme Merkel.
Préoccupée par la réforme judiciaire en Pologne qui risque de placer les tribunaux du pays sous le contrôle du pouvoir exécutif, la Commission européenne autorise son président, Jean-Claude Juncker, et son adjoint, Frans Timmermans, à lancer contre Varsovie les poursuites prévues par les traités de l'Union européenne.
Pour rappel, l'article 7 du traité de l'Union européenne est le dernier recours face à un pays commettant «une violation grave» contre les valeurs de l'UE, y compris contre l'état de droit, qui est menacé selon la Commission européenne par les réformes judiciaires en cours en Pologne.
Le 26 juillet, la Commission européenne a annoncé qu'elle engageait une procédure pour infraction visant la Pologne pour ses réformes de la justice, et donnait un mois à Varsovie pour répondre à la notification adressée par l'exécutif européen, lequel craint que ces réformes ne remettent en question l'indépendance des juges.