Revanche syrienne ou faillite de la diplomatie sportive du Qatar? Alors que la France gagnait jeudi 31 août contre de faibles Hollandais, un autre match de football se déroulait plus à l'est, précisément en Malaisie: la Syrie face au Qatar. Et contre toute attente, c'est le petit poucet de la rencontre, la Syrie, qui a finalement remporté ce match sur le score de trois buts à un. Alors que le Qatar dépensait cet été des sommes colossales pour s'acheter plusieurs joueurs et qu'il organisera chez lui en 2022 la Coupe du Monde, il ne pourra pas participer à la Coupe du Monde de 2018 en Russie, suite à cette défaite.
« On a une équipe de Syrie qui a énormément de difficultés parce qu'ils font face à des coupures d'électricité, à des complications de pouvoir accéder aux entrainements, à des rémunérations qui n'ont strictement rien à voir avec celles que peuvent recevoir les joueurs qataris. »
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«La Syrie vit le sport comme un moyen de faire l'unité nationale, c'est aussi un moyen pour le gouvernement central de montrer qu'il est encore légitime, et donc c'est à la fois une respiration pour la population et un moyen de faire l'unité et la victoire d'hier c'est exactement ça.»
Clairement, sur le papier avant le match, le Qatar était largement favori. Pour comparer avec le championnat de France, J.P. Duthion parle de la Syrie telle une équipe de Ligue 2 et du Qatar comme une équipe de Ligue 1 qualifiée pour la Ligue des Champions. C'est dire l'écart de niveau entre les deux équipes, c'est dire aussi l'ampleur de l'échec du Qatar, malgré les millions dépensés.
« Le Qatar se retrouve dans une situation particulière, il ne sera jamais qualifié pour une phase finale de Coupe du monde avant de l'avoir organisée. Sa seule qualification au Mondial, il la devra au fait d'organiser la Coupe du Monde, et donc d'en payer l'organisation. La défaite d'hier soir marque finalement un retrait du Qatar.»
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«Tout le monde a intérêt à ce que la Syrie gagne parce que l'histoire est belle. C'est difficile pour une sélection de ne pas pouvoir jouer à domicile donc il y a une sorte de cote de sympathie plus élevée pour la Syrie. C'est un peuple qui aime le foot.»
Peut-on parler de revanche syrienne à l'encontre du Qatar, coupable d'avoir financé de nombreux groupes islamistes en Syrie? Après avoir visionné le match, Jean-Pierre Duthion confiait avoir joint au téléphone quelques amis syriens ce matin «dont certains haut-responsables et ils sont plus que ravis de cette victoire. Pour eux, c'est une forme de revanche, revanche relative quand on voit l'état du pays.»