Ce n’est pas la première fois que des voix s’élèvent contre la vente d’armes par l’Espagne à l’Arabie saoudite: les ONG, dont Amnesty International, Oxfam Intermon et Greenpeace avaient auparavant formulé leurs objections à ce sujet.
L’Espagne prêtera-t-elle l’oreille aux voix de ses citoyens? Un expert espagnol interrogé par Sputnik en doute fort. «Le montant des exportations militaires espagnoles vers le Proche-Orient peut être évalué à un milliard d’euros, soit des centaines de millions d’euros par jour. C’est un montant considérable, il est peu probable que Madrid renonce à cette affaire», estime Pere Ortega, directeur du centre d’étude des conflits internationaux.
Livraisons contraires à la législation?
M.Ortega estime que ces livraisons sont aussi bien contraires à la législation espagnole qu’au Traité sur le commerce des armes qui interdit de fournir des armements aux pays où les droits de l’homme sont bafoués ou qui sont engagés dans des combats. Le gouvernement espagnol rejette ces accusations.
Fuite d’armes vers d’autres pays
Des propos similaires ont été formulés dans la presse espagnole. Des journalistes ont ainsi mentionné qu’en 2015 des armes espagnoles avaient fait plusieurs fois leur apparition au Yémen, dont le lance-grenades S90, vendu aux Forces armées saoudiennes, puis tombé aux mains des milices chiites Houthis.