Macron est-il finalement un protectionniste? À la veille des vacances d'été, le protectionnisme s'est effectivement invité dans la politique française. L'État a décidé de nationaliser STX, fleuron de l'industrie navale française, menacé de rachat par l'italien Fincantieri. Un geste fort de la part de l'exécutif, là où beaucoup prévoyaient un programme de privatisations. Les chantiers navals constituent-ils le point de départ d'une nouvelle politique industrielle?
Détenu auparavant en majorité par un actionnaire étranger, STX était indirectement menacé de rachat par une firme chinoise, selon Rémi Bourgeot, économiste à l'IRIS: «comme Fincantieri a développé une joint-venture avec une entreprise d'État chinoise, il y avait cette inquiétude supplémentaire que plus encore qu'un simple groupe italien aussi gros soit-il ou auparavant avec un groupe coréen, il y ait des transferts de technologie, notamment militaires vers la Chine.»
Un geste qui n'étonne qu'à moitié l'économiste Jean-Marc Daniel, professeur associé à l'ESCP Europe: «ça m'a surpris même si Emmanuel Macron, avait en tant que ministre eu des réactions assez dirigistes. […] Au moment de la crise de l'acier dans l'hiver 2015-2016, il avait soutenu des points de vue plutôt protectionnistes contre les Anglais et les Allemands. Il a donc à la fois un discours qui est un discours qui se veut libéral moderniste et favorable par nature au libre-échange et puis il y a des pratiques qui sont de temps en temps beaucoup plus interventionnistes […] Je ne vois pas très bien quelle est la logique.»
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