Empêcher la Corée du Nord de développer de nouveaux missiles balistiques intercontinentaux est dorénavant une tâche plus ou moins impossible, estiment les experts interrogés par le site d’actualité australien nine.com.au.
Cependant, Kim Jong-un n'aurait aucune intention d'utiliser ces armes nucléaires pour commencer une guerre mais les considère plutôt comme un moyen sûr de maintenir son pouvoir.
«Il ne reste pas de bonnes options et en réalité il ne reste probablement pas d'options du tout», a-t-il déploré.
«Kim Jong-un est déterminé à développer les capacités nord-coréennes en termes de missiles balistiques intercontinentaux et il le fera en dépit des sanctions ou d'une quelconque pression diplomatique», a poursuivi M.Wright.
En outre, une frappe militaire contre la Corée du Nord entraînerait très probablement le monde dans une guerre totale.
«À mon avis, Kim Jong-un veut des missiles balistiques intercontinentaux pour deux raisons: garantir sa propre survie et obliger les États-Unis à retirer ou à réduire leur présence en Corée du Sud», a déclaré M.Wright.
«Il veut avoir la capacité de frapper les États-Unis avec des armes nucléaires. Et il sait que tout Président serait très pressé de l'en empêcher, car toute guerre entraînerait des pertes humaines inacceptables du côté des alliés», a expliqué l'expert.
«Si vous reconnaissez que vous n'avez pas d'options, vous perdez tout levier d'influence sur la Corée du Nord», a-t-il développé.
«Ce n'est pas de cette façon que la dissuasion fonctionne».
«Et bien que Pyongyang soit en mesure d'utiliser ses armes nucléaires, il n'est pas obligé de s'en servir pour causer des dégâts de grande ampleur», estime Brendan Thomas-Noone.
«Séoul est vraiment proche de la frontière nord-coréenne», rappelle M.Thomas-Noone ajoutant que la Corée du Nord n'aurait pas besoin de recourir à des armes nucléaires pour frapper son voisin, mais pourrait tout simplement «utiliser l'artillerie et les Forces armées régulières».
C'est notamment cet arsenal qui a empêché les États-Unis et son allié du sud d'entamer une action militaire contre la Corée du Nord pendant les décennies qui ont suivi la guerre de Corée, et ce bien avant que Pyongyang ne développe sa bombe atomique.
Qui plus est, une déclaration de guerre ne serait même pas nécessaire puisque la Corée du Nord et les États-Unis n'ont en réalité jamais vraiment signé de traité de paix.
Ce mardi, en tirant le missile qui a survolé le Japon, la Corée du Nord a signalé aux États-Unis qu'ils ne devaient pas tenter de mener des attaques aériennes contre ses installations de missiles.
Ce dernier lancement effectué depuis l'aéroport international de Pyongyang a aussi montré que la Corée du Nord avait la capacité de déplacer facilement ses missiles.
Thomas-Noone a en outre évoqué les leçons tirées des guerres en Libye et en Irak, ces deux pays ayant abandonné leurs programmes nucléaires à cause de la pression internationale, ce que des Nord-coréens gardent à l'esprit.
Ainsi, la Corée du Nord est d'avis que «les États-Unis pourraient renverser son régime» si le pays renonçait à ses armes nucléaires.
Mais le pire scénario, celui d'une guerre réelle, «n'arrivera pas», assure Andy Jackson de l'université Monash, car cela aurait des conséquences dévastatrices pour toute la péninsule coréenne ainsi que pour l'économie mondiale.
Cependant, même malgré sa puissante armée et ses armes nucléaires, la Corée du Nord n'est pas en mesure de gagner une guerre éventuelle.
«Si cela arrivait, les Nord-coréens perdraient, et ils en sont conscients», a dit M.Jackson.
Il précise notamment que les États-Unis craignent que la Corée du Nord puisse exporter ses technologies nucléaires vers d'autres pays qui seraient intéressés par leur acquisition.
«Toutes les options sont sur la table».
Le problème est qu'il n'en reste plus beaucoup.