La municipalité de la ville allemande de Herxheim, dans le land de Rhénanie-Palatinat, a décidé de garder pour l'instant la Cloche d'Hitler baptisée ainsi parce qu'elle porte une inscription nazie. La nouvelle a été annoncée par le maire, Ronald Becker, dans une interview à Sputnik.
La cloche, qui porte une croix gammée et l'inscription «Tout pour la Patrie. Adolf Hitler», a été installée à l'église Saint-Jacques, en 1934. Les habitants de la ville étaient au courant des faits qui ne dérangeaient pourtant personne. Le scandale a éclaté quand une organiste en a informé les médias.
Ronald Becker a déclaré que la cloche appartenait non à l'église, mais à la commune de Herxheim. Cela étant, la question revêt un caractère politique et le sort de la cloche relève du conseil municipal. Ce dernier a demandé une expertise pour trancher sur la question.
«La cloche est protégée en tant que monument. Il faut préciser si des changements peuvent être apportés à la situation actuelle. Il est possible également d'installer sur le mur de l'église un écriteau portant les informations appropriées», a indiqué Ronald Becker.
L'expert en charge du dossier doit dire s'il est possible d'effacer la croix gammée et l'inscription arborées par la cloche. Si ces changements risquent de perturber la qualité du son ou l'intégrité de la robe de la cloche, aucune modification ne pourra être apportée.
Toujours d'après Ronald Becker, il est très peu probable que la cloche soit démontée. En effet, une nouvelle cloche reviendrait à environ 50.000 euros, somme que la commune de quelques centaines d'âmes n'est pas en mesure de débourser.
Une organisation a essayé de racheter la cloche en envoyant à l'église une lettre avec cette proposition assortie du «salut nationaliste», mais la ville a refusé d'avoir affaire à elle.
La ville de Herxheim est certaine que la cloche est un objet historique et espère qu'elle restera dans l'église. «La cloche pèse environ 250 kilos et est installée dans le beffroi. Il est peu probable que quelqu'un la vole», a ajouté pour conclure Ronald Becker.
