Les heurts qui ont éclaté samedi à Rome suite à l'expulsion de centaines de migrants, pour la plupart originaires d'Érythrée et d'Éthiopie, de la place de l'Indépendance où ils s'étaient installés, après avoir dû quitter un immeuble désaffecté qu'ils avaient squatté il y a cinq ans, incitent à réfléchir à cette tension que l'afflux migratoire provoque au sein de la société, a indiqué à Sputnik Toni Iwobi, responsable pour la sécurité et l'immigration à la Ligue du Nord (LN).
«Face au problème, il faut en chercher l'origine. Depuis de longues années, nous ne cessons de prévenir que la politique migratoire du gouvernement crée une menace réelle pour la société. […] En tant qu'immigré moi-même en premier lieu et comme homme politique, j'estime que ce qui se produit en Italie n'a rien à voir avec une immigration effective», a relevé l'interlocuteur de l'agence.
Et de rappeler que l'Italie avait convenu avec l'Union européenne du débarquement de tous les immigrés économiques dans les ports italiens en échange de conditions de coopération souples.
«Mais autoriser l'entrée des migrants et s'occuper d'eux n'est pas la même chose. Tout cela s'est finalement transformé en une sorte de business qui attise les tensions au sein de la société, mais favorise aussi et surtout l'essor d'une économie parallèle», a expliqué M.Iwobi, originaire du Nigeria qui réside en Italie depuis 38 ans.
Selon ce dernier, la sécurité publique se trouve menacée, la politique de portes ouvertes et l'absence d'une gestion adéquate mènent à l'instabilité et risquent de provoquer «une guerre entre les démunis, entre les démunis et les immigrés».
«Nous insistons sur la nécessité d'arrêter ce processus avant qu'il ne soit trop tard. Premièrement, il faut interdire le débarquement des migrants dans nos ports afin de résoudre ensuite nos problèmes intérieurs, y compris en aidant les pauvres et les migrants sur place. C'est l'unique issue», a résumé le militant de la LN.
Des heurts ont éclaté jeudi 24 août, lorsque les autorités ont tenté de dégager l'immeuble, situé près de la gare de Termini, dans le centre de la capitale italienne. La situation a vite dégénéré. Les forces de l'ordre ont employé des canons à eau contre les migrants, qui ont jeté des pierres et des bouteilles. Rome ne disposant pas de centre d'accueil de l'État destiné aux réfugiés, ils sont obligés de s'installer n'importe où. À présent, l'Italie se trouve totalement accablée par le flux migratoire quasi incontrôlable.