Les PDG des aciéries américaines ont appelé dans une lettre le Président Donald Trump à limiter immédiatement les importations de métal en provenance de Chine, alors que le lobby antichinois aux États-Unis ne cessera certes de faire pression sur l'administration, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik le directeur adjoint de l'Institut des États-Unis et du Canada, Viktor Soupian.
«Les menaces de "guerre de l'acier" entre les États-Unis et la Chine se font entendre de plus en plus souvent, bien qu'elles ne soient pas très fondées, les deux pays étant trop interdépendants. […] Quoi qu'il en soit, je n'exclurais pas une telle guerre commerciale », a déclaré l'expert.
Un autre interlocuteur de l'agence, Mei Xinyu, du Centre de coopération économique et commerciale près le ministère chinois du Commerce, évalue la possibilité d'une guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis comme fifty-fifty.
«Un tel comportement des capitaines de l'industrie américaine de l'acier est facile à comprendre, mais le risque d'une guerre de l'acier n'est sans doute pas très grand. […] Depuis le début de l'année en cours, les importations d'acier aux États-Unis augmentent effectivement, mais la part de la Chine y est relativement insignifiante et a une nette tendance à la baisse», a indiqué le spécialiste.
Et d'ajouter que les États-Unis n'étaient plus pour la Chine l'essentiel marché d'écoulement de l'acier.
Les médias constatent que l'excédent des capacités dans le secteur de l'acier est un problème mondial qui ne peut être résolu du jour au lendemain, aucun exportateur ne voulant se retirer du marché. Par ailleurs, bien des experts soulignent qu'il est pour le moins injuste d'imputer à la Chine la responsabilité de la surproduction mondiale d'acier. Tout en exportant de l'acier, la Chine en importe, alors que ses coûts d'importations dépassent ceux d'exportations.
Par ailleurs, le pays est en train de restructurer son industrie, en réduisant entre autres sa production d'acier.