On constate en ce moment une certaine inflexion dans la stratégie traditionnelle du Parti de la justice et du développement turc (AKP, au pouvoir), Ankara faisant certaines concessions dans sa politique à l'égard de la Syrie et de l'Irak, a déclaré à Sputnik la journaliste Zeynep Gürcanlı.
«Si, au départ, l'AKP insistait sur le changement de pouvoir en Syrie, en voyant un ennemi dans le gouvernement du président Bachar el-Assad, dans la situation actuelle, les autorités turques se sont mises à rechercher les voies à emprunter pour se réconcilier avec Assad», a estimé l'interlocutrice de l'agence.
Et de supposer que les visites en Turquie des chefs d'état-major iranien et russe seraient liées à la situation à Idlib et Afrin, ainsi qu'à la reconnaissance éventuelle par Ankara du pouvoir syrien en place.
«À l'heure qu'il est, Idlib est sous le contrôle des djihadistes, ce qui préoccupe beaucoup la Russie, l'Iran et le gouvernement de Bachar el-Assad. Les États-Unis expriment eux aussi leur préoccupation à ce sujet», a rappelé Mme Gürcanlı.
Selon cette dernière, il s'agit de nettoyer Idlib des terroristes, mais de sorte qu'ils ne se réfugient pas sur le territoire de la Turquie.
«La résolution de ce problème passe par le passage de cette région sous le contrôle du gouvernement d'Assad, mais la Turquie pose une condition, notamment le retrait d'Afrin du contrôle des milices kurdes YPG. […] Somme toute, il faut trouver la formule la moins douloureuse pour Ankara afin de régler cette question», a résumé la journaliste.