Le chef du gouvernement israélien était accompagné par le directeur du Mossad Yossi Cohen, qui a averti que le soutien de l'Iran par Moscou pourrait conduire à l'aggravation de la situation dans la région. Selon le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Benjamin Netanyahu a immédiatement «pris le taureau par les cornes» en déclarant que le renforcement des positions de l'Iran en Syrie était une menace pour Israël, le Moyen-Orient et le monde entier. Selon lui, l'Iran contrôle le Liban et «se trouve également à un stade avancé d'influence sur l'Irak et le Yémen». Netanyahu s'est dit d'accord avec Poutine concernant le fait que des efforts conjoints étaient primordiaux pour vaincre l'organisation terroriste Daech. «Mais le fait est que là où Daech est vaincu et d'où le terrorisme disparaît, l'Iran arrive, a déclaré le premier ministre israélien. Nous ne devons jamais oublier que l'Iran continue de menacer chaque jour l'État d'Israël…»
A la question de savoir pourquoi Netanyahu a fait participer le chef du Mossad à la réunion, le politologue israélien Benny Briskin répond: «Yossi Cohen devait assister à la réunion de Sotchi parce que c'est un professionnel du domaine de la sécurité qui connaît mieux que quiconque la situation dans la région. Netanyahu voulait que Poutine entende de sa part les craintes d'Israël. Cohen a partagé avec le président russe des renseignements confidentiels qui indiquent qu'Israël ne tire pas la sonnette d'alarme sans raison…»
Benny Briskin doute que les détails des pourparlers de Sotchi fuiteront dans la presse. Or Israël est conscient que les pays ne peuvent pas s'entendre à 100% sur toutes les questions à l'ordre du jour. Mais le fait même qu'une coordination permanente entre Israël et la Russie a été établie est important.
D'ailleurs, une délégation israélienne s'est rendue à Washington la semaine dernière avec Cohen et Hertzi Halevi, chef du renseignement militaire. Benny Briskin a noté que ce n'était pas une délégation de politiciens mais de professionnels. «C'est la coopération au niveau professionnel qui est importante avec les USA, car le système américain de freins et de contrepoids ne permet pas au président américain de mettre en œuvre tout ce qu'il voudrait. Netanyahu n'avait pas besoin de persuader Trump de ce dont le président américain est déjà convaincu: le risque que représente l'Iran. La mission des agents israéliens consistait à en convaincre leurs collègues américains», conclut l'expert.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.