Sebastian Kurz: «Même si Ankara veut rejoindre l'UE vers 2023, cela ne se fera pas»

© REUTERS / Leonhard FoegerAustrian Foreign Minister Sebastian Kurz
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Dans une interview accordée au quotidien allemand Die Welt, le Ministre autrichien des affaires étrangères, Sebastian Kurz, a vivement critiqué le Président turc, Recep Tayyip Erdoğan, qualifiant sa politique de dictatoriale. De plus, il a déclaré qu’avec une telle politique le pays ne rejoindra l’UE ni vers et ni même après 2023.

La chef de la diplomatie autrichienne, Sebastian Kurz, ne voit pas de possibilité pour la Turquie d'adhérer à l'UE vers 2023. Le ministre, qui est également le président de l'OSCE pour l'année 2017, est convaincu que le régime établi par Recep Tayyip Erdoğan est dictatorial et qu'il «est important d'affirmer que le pays s'éloigne de plus en plus de l'Europe». Selon lui, «les conséquences économiques seront incalculables et, en outre, l'adhésion [de la Turquie, ndlr] porterait atteinte à la capacité d'intégration de l'UE».

«Le Président Erdoğan fait certainement montre de caractéristiques dictatoriales: la façon dont il traite les critiques, les dissidents et les minorités est absolument inacceptable», a déclaré, mercredi 23 août, M. Kurtz à Die Welt.

Le chef de la diplomatie autrichienne a également noté que, même dans six ans, lorsque la Turquie célébrera le centenaire de l'établissement de la République, son adhésion à l'UE ne sera pas possible.

«Même si Ankara veut rejoindre l'UE vers 2023, cela ne se fera pas», a-t-il souligné.

En outre, M. Kurz a soutenu la position des autorités allemandes qui s'opposent à l'expansion de l'union douanière avec Ankara.

«Étant donné que le système des droits de l'Homme et les valeurs démocratiques fondamentales en Turquie sont systématiquement violés, le développement de l'union douanière avec la Turquie est complètement irréaliste», a-t-il indiqué.

Comme la note le journal, l'Autriche était jusqu'à récemment le seul pays qui préconisait la fin des négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'UE mais, en juillet, le Parlement européen avait finalement soutenu la position de Vienne et voté pour les suspendre.

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Auparavant, Recep Tayyip Erdogan avait appelé les Turcs allemands à voter aux élections législatives du 24 septembre prochain contre les partis qu'il avait qualifiés d'«ennemis de la Turquie»: l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière fédérale Angela Merkel, le Parti social-démocrate (SPD) et les Verts. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, a dénoncé l'«ingérence» turque dans les élections législatives en Allemagne.

En outre, les relations entre Ankara et les Européens ont atteint leur plus bas niveau pendant la campagne pour le référendum sur l'extension des pouvoirs du président en Turquie. L'Allemagne et les Pays-Bas ont interdit des meetings où devaient s'exprimer des ministres turcs pour convaincre la diaspora de voter «oui».

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