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Le patriotisme «à la française»

Jacques Sapir
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Un patriote est-il forcément « réac » ou « facho », comme cela a été reproché au boxeur Patrice Quarteron quand il a exprimé sa joie après une victoire en se drapant dans les couleurs françaises ? Jacques Sapir reçoit Fatiha Boudjahlat, du mouvement Viv(r)e la République, et Éric Anceau, historien.

Suite à la polémique autour de Patrice Quarteron, champion de boxe thaï raillé sur les réseaux sociaux après avoir célébré une victoire en s'entourant d'un drapeau tricolore, la question du patriotisme est à nouveau sur le devant de la scène. Qu'est-ce qu'un « peuple », et comment envisager un patriotisme serein et inclusif qui évite à la fois les écueils du communautarisme et ceux de la xénophobie? Pour aborder la question, Jacques Sapir reçoit Fatiha Boudjahlat, cofondatrice du mouvement Viv(r)e la République, et Éric Anceau, historien et maître de conférences à Paris IV.

Pour Fatiha Boudjahlat, le plus important n'est pas la notion de peuple mais celle de nation: « Ce que je privilégie, c'est l'idée de nation, c'est-à-dire d'organisation politique d'un peuple, qui dépasse la juxtaposition d'intérêts particuliers et de traits, de particularismes. Or ce à quoi on assiste, c'est qu'on cultive, on construit artificiellement à chaque nouvelle génération de nouveaux immigrés. On empêche l'enracinement et on refuse l'allégeance — je tiens à ce terme un peu désuet — à l'État dans lequel on vit, et on valorise au contraire l'allégeance au pays d'origine, avec une idée de peuple: "j'appartiens à un peuple, mais ce n'est pas le peuple français, je suis différent par ma couleur, ou par ma religion". Les gens qui font ça quittent le registre politique pour entrer dans le registre anthropologique, en passant par le biais culturel et religieux. »

Éric Anceau apporte son recul d'historien: « Il y a d'un côté la menace communautaire, qui se nourrit d'une certaine façon de la mondialisation, et de l'autre la menace identitaire, qui a tendance à recomposer l'histoire nationale, à faire du roman national. Mais quand on regarde la réalité historique, on se rend compte que le processus de constitution de la nation s'est accompli sur le temps long, et qu'il s'est particulièrement accéléré avec la Révolution française. Je rappellerai d'ailleurs aux gens de gauche qui ont du mal à se dire patriotes qu'à l'époque de la Révolution, on appelait patriotes justement les révolutionnaires. »

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