Juste après cette annonce, une vague de critiques virulentes a déferlé en Allemagne à l'encontre de l'ancien chancelier, l'accusant de se comporter «sans vergogne», comme l'a fait Reinhard Bütikofer, car le géant pétrolier est sous sanctions occidentales. En outre, le quotidien Bild a commencé à compter l'éventuel salaire que recevra Gerhard Schröder à ce poste, estimant la somme à six millions d'euros.
Dans une interview accordée au quotidien allemand Blick, M.Schröder a décidé de dévoiler le chiffre qui intéressait tant la communauté.
«Un directeur non exécutif gagne 500.000 dollars par an. 30% de cette somme est retenu par la Russie. Ainsi, le salaire est estimé à 350.000 dollars. En plus, il y a encore les taxes allemandes», a avoué l'ancien chancelier, précisant qu'il gagnerait moins du dixième de la somme avancée par Bild.
À cinq semaines des élections, la nomination éventuelle de Gerhard Schröder chez Rosneft pourrait être encore mal perçue, et pas seulement par les électeurs de gauche. Néanmoins, selon le président du Parti social-démocrate (SPD) allemand Martin Schulz, cela n'a rien à voir avec la politique du parti.
«J'ai beaucoup de respect pour ce que Gerhard Schröder a fait pour notre pays et notre parti. […] J'ai lu les articles concernant l'offre que lui a faite une entreprise russe. Cela regarde [sa] vie privée et cela n'a rien à voir avec la politique du SPD. [Il] a assez d'expérience pour savoir ce qu'il doit accepter», a indiqué Martin Schulz.
Dans un décret publié vendredi soir sur le site du gouvernement russe et signé par le Premier ministre Dmitri Medvedev, le gouvernement donne les noms qu'il compte soumettre au vote des actionnaires réunis en assemblée générale fin septembre.
Le conseil d'administration doit être élu lors d'une réunion extraordinaire des actionnaires le 29 septembre.
Chancelier social-démocrate de l'Allemagne de 1998 à 2005, est actuellement à la tête du comité d'actionnaires de la société contrôlée par Gazprom exploitant le gazoduc Nord Stream, qui distribue le gaz russe à l'Allemagne via la mer Baltique.