À en croire l'initiateur de la requête et le député de la Rada suprême (Parlement ukrainien), Andrii Derkatch, les démarches du NABU auraient nui aux relations bilatérales entre Washington et Kiev, peut-on lire sur sa page Facebook.
«L'Ukraine s'est révélée un partenaire peu fiable aux yeux des États-Unis. Les contacts bilatéraux au plus haut niveau ont été suspendus complètement pendant un certain temps, alors que l'assistance financière a considérablement été réduite», a-t-il déploré.
Pour appuyer ses dires, le député a rappelé que les États-Unis avaient initialement envisagé d'accorder à l'Ukraine 570 millions de dollars d'aide pour l'année 2018. Cependant, le niveau d'aide a été réduit par la suite de 69%, soit à 177 millions de dollars, dans le nouveau projet du budget, a-t-il expliqué, tout en soulignant que le soutien des États-Unis revêtait une importance capitale pour Kiev.
«Seulement une procédure d'enquête transparente et approfondie à ce sujet pourra rétablir la confiance des États-Unis vis-à-vis de l'Ukraine», a-t-il conclu.
Le Bureau est également en charge de l'enquête sur la comptabilité secrète du parti de l'ancien Président Ianoukovitch. Cette comptabilité a fait figurer Paul Manafort, le directeur de campagne de Donald Trump, comme destinataire de versements cumulant un montant de 12,7 millions de dollars (11,35 millions d'euros) de 2007 à 2012, sans que l'on sache avec certitude s'il a touché cet argent.
Pour rappel, la Maison-Blanche avait précédemment accusé Kiev d'ingérence dans la présidentielle aux États-Unis en 2016. Selon la porte-parole Sarah Sanders, «le Comité national démocrate avait collaboré avec l'ambassade ukrainienne dans l'espoir de trouver des informations compromettantes» sur leurs rivaux. De nombreux documents prouvent l'existence des liens entre le comité et l'ambassade, d'après elle.
L'ambassade d'Ukraine a rejeté les accusations avant de noter que Kiev n'avait pris le parti d'aucun des candidats durant la campagne électorale aux États-Unis.