Les scientifiques de l'Université d'État de l'Oregon à Corvallis ont découvert en Birmanie plusieurs morceaux d'ambre dans lesquels sont bien conservées des inflorescences de fleurs datant de 100 millions d'années, annonce un article publié dans la revue Paleodiversity.
«Ces morceaux d'ambre ont conservé ces fleurs de telle sorte qu'elles ont l'air d'avoir été cueillies dans votre jardin. Des dinosaures ont pu par hasard briser les branches des plantes devant lesquelles ils passaient et fait tomber ces fleurs dans les gouttes de résine produites par l'écorce d'une araucaria, un arbre qui est maintenant considéré comme la principale source d'ambre préhistorique. Aujourd'hui, leurs descendants poussent en Nouvelle-Zélande et en Australie», explique George Poinar, le chef de l'équipe de paléontologues.
Les petites fleurs, baptisées «quintefeuilles» ou Tropidogyne pentaptera et dont le diamètre ne dépasse pas cinq millimètres, ont un pistil d'une structure bifide qui les distingue des autres fleurs préhistoriques. Les quintefeuilles sont les descendantes de la plante Tropidogyne pikei, dont des fleurs ont été trouvées par l'équipe de Poinar il y a un an.
Ces deux espèces sont proches des plantes tropicales de la famille de Cunoniaceae qui poussent aujourd'hui principalement en Australie, en Afrique du Sud et en Amérique du Sud. Beaucoup de ces plantes ont des propriétés médicinales.
Selon les scientifiques la présence de ces fleurs d'origine méridionale sur le territoire de la Birmanie, dans l'hémisphère nord, s'explique par le fait que l'Hindoustan s'est déplacé vers le nord après le fractionnement du supercontinent Gondwana, qui a eu lieu il y a environ 100 millions d'années.
Depuis plusieurs années, Poinar et ses collègues cherchaient des traces du passé préhistorique de la Terre dans des morceaux d'ambre qui s'étaient formés il y a des millions d'années. Au début de l'année 2015, ils avaient trouvé dans un morceau d'ambre un champignon hallucinogène, un ergot de seigle, de l'époque des premiers dinosaures et les premières plantes à fleurs. Par ailleurs, au début de l'année dernière, ils avaient découvert des morceaux d'ambres emprisonnant un moustique-vecteur du paludisme et avec des bactéries de la peste datant de 20 millions d'années.