A Washington, ceux qui voudraient renverser le chef de l'État se retrouvent jusque dans l'administration présidentielle, selon Anthony Scaramucci.
Scaramucci n'est pas l'unique victime de l'équipe Trump. Le conseiller du président à la sécurité nationale, Michael Flynn, avait été renvoyé en février pour une rencontre ordinaire avec l'ambassadeur de Russie. On prive intentionnellement Trump des membres loyaux de son administration, qui partagent ses opinions quant à la nécessité d'une manœuvre politique stratégique.
Cependant, Trump n'est pas le seul à voir sa popularité s'effondrer. La situation est la même pour le protégé des mondialistes — le président français Emmanuel Macron qui fête mardi 15 août son 100e jour de présidence. La cote de Macron a chuté à 36% (plus bas que son prédécesseur extrêmement impopulaire, François Hollande, à la même période).
Des ministres quittent également son gouvernement, comme François Bayrou qui a travaillé pendant à peine plus d'un mois en tant que ministre de la Justice. La gauche dénonce la fermeture des programmes sociaux, la droite s'indigne de la démission du chef d'état-major des armées, qui protestait contre les coupes budgétaires dans le secteur de la défense.
Il s'agit de trois politiciens différents arrivés au pouvoir de différentes manières (certains ont été promus par les élites politiques au pouvoir, d'autres par les forces alternatives). Mais tous ont rapidement suivi la même courbe: d'une forte popularité à une crise politique intérieure où il s'avère que l'appui sur les forces qui ont conduit le politicien en question au pouvoir ne suffisent pas pour retenir ce pouvoir, que la politique de compromis ne fait qu'affaiblir les positions et conduit à la marginalisation de l'«espoir d'hier de la nation».
Si, dans ces trois pays occidentaux majeurs, se déroulent des processus identiques, nous avons parfaitement le droit de les étendre à tout le modèle politique occidental. D'autant qu'en septembre se tiendront les législatives en Allemagne et que la situation de Merkel n'est pas garantie non plus: elle a des chances de rester chancelière, mais il n'est pas prouvé que son autorité sera aussi absolue, que les décisions seront prises par la société et par l'élite de manière aussi indiscutable que pendant les trois premiers mandats.
Quel est le point commun entre tous ces cas de figure?
Une division des élites s'est produite aussi bien au Royaume-Uni qu'aux USA et en France. Les Allemands tiennent encore, mais les divergences commencent à s'approfondir. Dans certains cas (France) les élites contrôlant le pouvoir ont réussi à faire élire leur homme. Dans d'autres (USA) c'est le représentant des élites alternatives qui a pris l'avantage. Enfin, Theresa May était une tentative de compromis entre les élites traditionnelle et alternative. Toutefois, chacun de ces politiciens avait la tâche de parvenir à un compromis national. Et tous ont échoué.
Auparavant, l'absence de règlement intérieur des problèmes menait toujours l'Occident sur la voie de l'agression extérieure — la tension s'échappait à l'extérieur. Aujourd'hui, cette possibilité est bloquée par la puissance militaire de la Russie et de la Chine, qui s'entoure rapidement de nouvelles alliances.
L'Occident s'est retrouvé dans l'impasse.