Une campagne publicitaire a attiré l'attention de milliers d'usagers des transports en commun au Mexique, dans laquelle le dictionnaire Larousse explique la signification des mots souvent liés au harcèlement dans la rue afin de les utiliser comme un moyen de combattre ce type de violence contre les femmes.
«La jupe est un objet de vêtement que les femmes ne devraient pas avoir peur de porter», dit une série d'affiches placardées dans les transports en commun de Mexico.
Les affiches, placées stratégiquement dans des wagons et des stations de métro, comprennent également les hashtags #AcosoNo («Non au harcèlement») et #NoEsLoMismo («Ce n'est pas la même chose»), ainsi que le slogan de campagne: «Conocer te cambia la vida» («La connaissance change ta vie»).
Dans le cas où la définition de la jupe n'a pas été claire, le dictionnaire dit: «Répulsion: ce que vous suscitez quand vous harcelez quelqu'un».
#NoEsLoMismo #AcosoNo pic.twitter.com/c1OdMMg1KE
— Larousse Latam (@Larousse_latam) 8 août 2017
Parmi les définitions figure aussi le mot «bonbon», utilisé comme un compliment qui cache en pratique un signe de harcèlement.
«Le bonbon est une friandise à base de sucre. Pas une femme», définit le dictionnaire.
Une autre affiche indique que «l'objet est une chose matérielle», alors que «la femme est une personne». «Pour être clair», précise le dictionnaire. Et pour renforcer les appels des mouvements contre le harcèlement, le Larousse rappelle que «Non, c'est non».
Larousse lanza campaña contra el acoso sexual en México https://t.co/GJ6NuPMghL 💪 pic.twitter.com/ONwTc1dFTo
— OCAC Chile (@ocacchile) 7 août 2017
Le sujet de cette campagne n'est pas nouveau à Mexico, où le problème du harcèlement dans les transports en commun a conduit à plusieurs initiatives, comme par exemple à l'idée de créer des wagons de métro réservés uniquement aux femmes. Selon les Nations Unies, «neuf femmes sur dix à Mexico ont été victimes d'une forme de violence sexuelle lors de leur déplacement quotidien».
«À Mexico, selon l'Institut national de la statistique et de la géographie, ainsi que d'après le Sondage national sur la dynamique des relations domestiques, les formes de violence les plus fréquemment rapportées sont des compliments ou des insultes (74%), des attouchements sans le consentement (58%) ou la peur d'être attaquée ou abusée (14%). 79,4% des femmes de la capitale ne se sentent pas en sécurité dans la rue (2016)», a déclaré l'Onu.
En avril dernier, Onu Femmes a également lancé une campagne visant à combattre ce fléau dans le métro de la capitale mexicaine.
«À l'échelle mondiale, entre 50 et 100% des femmes dans les villes affirment avoir été victimes de harcèlement sexuel ou d'autres formes de violence dans les espaces publics», ont mis en garde les Nations Unies.