Éruption de violence à Kinshasa, 12 morts

© REUTERS / Kenny KatombeCongolese police detain protestors demanding that President Joseph Kabila leave power by the end of the year in Kinshasa, Democratic Republic of Congo, July 31, 2017. Picture taken July 31, 2017.
Congolese police detain protestors demanding that President Joseph Kabila leave power by the end of the year in Kinshasa, Democratic Republic of Congo, July 31, 2017. Picture taken July 31, 2017. - Sputnik Afrique
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La République démocratique du Congo a connu une éruption de violences lundi avec douze morts par balle à Kinshasa, selon la police, qui accuse une secte politico-religieuse opposée au président Joseph Kabila, à la veille du lancement d'une série de mobilisations de l'opposition contre le chef de l'Etat.

Ces troubles dans la capitale interviennent alors que le pays se trouve dans une impasse politique en raison du maintien au pouvoir du président Kabila après la fin de son deuxième et, selon la Constitution, dernier mandat.

Les douze victimes ont été tuées par des "balles perdues" lorsque des assaillants "armés de calibres 12 (fusils de chasse) et d'armes blanches" s'en sont pris aux forces de l'ordre dans plusieurs des 24 communes de la capitale, une mégapole de 10 millions d'habitants, annonce l'AFP se référant au porte-parole de la police nationale.

Ce porte-parole, Pierrot Rombaut Mwanamputu, a fait état d'un "bilan provisoire" de "douze personnes fauchées par balles perdues", dans un flash interrompant peu après 14h00 (13h00 GMT) les programmes de la télévision publique (RTNC).

Le colonel Mwanamputu a aussi mentionné le "lynchage" de deux commissaires de police, "tous deux dans un état de santé très critique".

"Des hors-la-loi portant des bandeaux rouges autour de la tête ont surgi, récitant des prières et entonnant des slogans hostiles à l'encontre des institutions légalement établies", a-t-il poursuivi. Il a cité le nom du mouvement politico-religieux "Bundu Dia Mayala", dirigé par le gourou et député Ne Muanda Nsemi qui s'était évadé le 17 mai 2017 de la prison de Makala.

Son mouvement prône une scission du Kongo-Central (province de l'Ouest de la RDC) et est accusé d'avoir mené une série d'attaques meurtrières contre des symboles de l'État depuis la fin de l'année 2016.

Les troubles ont commencé vers 09h50 (08h50 GMT) à Selembao, Bumbu, Matete, Ndjili, Kimbanseke. Les forces de sécurité "ont réussi à rétablir l'ordre en moins de deux heures en dispersant (les assaillants) avec des gaz lacrymogènes", selon l'officier.

Des heurts ont également fait deux morts à Matadi, dans la province voisine du Kongo central, le débouché maritime de la RDC sur l'Atlantique, selon cette même source.

A Kinshasa, l'AFP a commencé à recevoir des témoignages de coups de feu et de violences vers 09h30 (08h30 GMT) alors que la journée avait commencé normalement.

Des témoins ont rapporté avoir entendu des "tirs nourris" près de la prison de Makala, cible d'une attaque qui avait conduit à l'évasion de plus de 4.000 détenus en mai, dont le gourou Ne Muanda Nsemi.

Une source au sein de la société civile a fait état d'"au moins sept policiers" tués et de "deux assaillants tués à bout portant par les PM (police militaire) près de la prison. Leurs corps ont été emportés".

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