L'adoption à l'unanimité de la résolution de l'Onu imposant de nouvelles sanctions à l'encontre de la Corée du Nord, ce n'est pas un signal adressé seulement à Pyongyang, a déclaré le sénateur russe Konstantin Kossatchev.
«C'est un message très concluant pour tous ceux qui faisaient monter la tension autour du problème nord-coréen et spéculaient sur des solutions militaires sous prétexte que Moscou et Pékin ne sont soi-disant pas capables de s'entendre», a-t-il relaté.
Selon lui, cet argument serait aujourd'hui dépourvu de fondement, ce qui fait que «toutes les mesures supplémentaires qui étaient adoptées d'une manière unilatérale à l'encontre de la Corée du Nord sans être en accord avec le Conseil de sécurité se retrouvent désormais suspendues».
En outre, M.Kossatchev a fait part de son regret sur le fait que Donald Trump et ses alliés continuaient à augmenter la pression économique et diplomatique sur Pyongyang pour mettre un terme à «son comportement menaçant et déstabilisant», comme l'avait précédemment indiqué la porte-parole de l'administration du Président américain.
«On ne doit pas avoir affaire à un comportement menaçant et déstabilisant des deux côtés», a souligné le sénateur.
D'après lui, les membres du Conseil de sécurité de l'Onu ont démontré qu'ils étaient bien conscients du problème et qu'ils étaient prêts à le résoudre, étant ouverts au dialogue et aux arguments raisonnables.«Les sanctions internationales n'ont leur effet que lorsqu'elles sont accordées entre tous les joueurs mondiaux clés et ne constituent pas des représailles contre ceux qui font barrage à la création d'un monde unipolaire», a-t-il martelé.
Une certaine inquiétude réside, par ailleurs, d'après M.Kossatchev dans le fait que les États-Unis n'ont pas accepté l'article de la résolution qui indiquait que les membres de l'Onu ne font pas du renversement du régime du leadeur actuel de la Corée du Nord ou de l'intervention militaire sur le territoire du pays leur objectif principal. «Les sanctions n'auront pas leur effet si Pyongyang va toujours se sentir menacé. Notre objectif c'est de se remettre devant la table des négociations. On a toujours la possibilité de le faire et la Corée du Nord le comprend», a ajouté le sénateur, soulignant qu'en ce moment, il faudrait penser à une stratégie visant à l'élaboration d'un accord sur la dénucléarisation de la péninsule nord-coréenne, comme cela à été le cas pour l'Iran.
«C'est un objectif ambitieux, mais sans avoir de but stratégique, toutes les mesures perdent leur sens», a-t-il enfin conclu.
Le document introduit notamment une interdiction sur les exportations nord-coréennes de toute une série de minéraux et d'aliments, dont le charbon, le fer, le plomb et les fruits de mer. Le texte de la résolution contient d'autres restrictions, y compris des mesures à l'encontre de personnes morales et physiques liées aux programmes nucléaires et de missiles de Pyongyang.
La Russie avait mis en garde à plusieurs reprises contre l'introduction de restrictions extrêmement rigoureuses à l'encontre de Pyongyang, soulignant que les sanctions ne devaient pas étouffer le pays et son peuple. Le document voté ce samedi souligne que les mesures prévues ne sont pas appelées à entraîner des conséquences humanitaires négatives pour la population civiles de la Corée du Nord.