Commentant les nouvelles sanctions, imposées par Washington, à l'encontre de Moscou, l'ex-ambassadeur russe aux États-Unis, Sergueï Kisliak, a affirmé que cela ne favorisait aucunement les relations économiques entre Moscou et Washington qui restent à ce jour «extrêmement primitives».
«La meilleure période c'était, à mon avis, en 2011, lorsque notre chiffre d'affaires s'élevait à 40 milliards de dollars. À l'époque, cela représentait 1% de tout le commerce extérieur des États-Unis. Pour nous, les États-Unis ne sont pas non plus une priorité. Aujourd'hui, ils ont dû monter un peu pour se placer en sixième position à cause de la crise économique et de celle des prix du pétrole ayant bousculé plusieurs pays. Mais même tout cela n'a pas fait des États-Unis un partenaire économique suffisamment important pour influencer sérieusement notre développement», a relaté M.Kisliak.
Pour sa part, l'absence de liens économiques importants entraine l'absence de grandes couches sociales intéressées financièrement par la sauvegarde de bonnes relations entre les deux pays.
«Ce facteur était évident lors du vote de "tout ce qui est antirusse" au Congrès. Vous pouvez voter des lois antirusses et des résolutions impunément puisque vous n'avez pas chez vous des électeurs qui vont vous mettre la pression pour que vous vous occupiez de la protection des bonnes relations avec la Russie», a souligné l'ex-ambassadeur, ajoutant que la Russie était toutefois «le voisin le plus proche pour les États-Unis après le Mexique et le Canada».
«Il n'y a presque pas de marché à travers l'océan Pacifique car il n'y a pas de possibilité. Vous demandez si nous sommes potentiellement utiles pour eux [les États-Unis]? Bien sûr que oui», a-t-il conclu.
En réponse à l'adoption par le Congrès américain de nouvelles sanctions antirusses, Moscou a interdit à l'ambassade américaine l'accès à deux sites dont elle avait la jouissance à Moscou. En outre, Moscou a demandé à Washington de réduire, à partir du 1er septembre, à 455 le nombre des membres du personnel de son ambassade et de ses consulats en Russie. Le ministère russe des Affaires étrangères a également prévenu que Moscou répliquerait en cas de nouvelles expulsions de diplomates russes par les États-Unis.