En Afghanistan, un nouveau secteur d'activité criminelle fleurit dans l'ombre du trafic de drogue: le kidnapping. Son principal mobile est l'appât du gain, mais il est parfois utilisé en tant qu'instrument de pression politique.
Le plus souvent, les gens sont enlevés pour être échangés contre une rançon. D'ordinaire, des bandes de criminels choisissent une famille riche, enlèvent un de ses membres et fixent le montant à verser. Les ravisseurs interdisent aux parents de la victime de s'adresser à la police.
«Je n'avais pas une telle somme d'argent et je ne savais pas quoi faire. Ils ont filmé mes séances de torture et ont envoyé la vidéo chez moi. Mes frères ont collecté la somme requise et on m'a libéré. Ils m'ont jeté dans un dépotoir dont l'adresse a été communiquée à mes parents», a raconté la victime.
Bien que le plus souvent les gens soient enlevés en Afghanistan pour être échangés contre une rançon, les rapts ont parfois des fins politiques. Le reporter-photographe Javid Ahmad Kargar a subi sur sa propre personne les effets d'un tel chantage politique.
«En 2017, j'ai travaillé comme photographe dans la province de Kondoz. Quand les talibans se sont emparés pour la première fois de son chef-lieu, tous les membres des forces de sécurité de l'aéroport se sont retrouvés dans l'encerclement. Et moi avec. Après la libération de la ville et de l' aéroport j'ai publié dans les médias mes photos et vidéos. J'ai fait l'objet de persécutions. Les talibans n'ont pas aimé mes publications et se sont mis à m'intimider. Je suis parti de Kondoz pour Kaboul, mais la menace d'enlèvement pèse toujours. J'ai cinq enfants et j'ai peur pour leur vie», a-t-il confié à Sputnik.