Par un décret daté du 20 juillet, soit signé trois jours après sa promesse, Emmanuel Macron a pris la décision de couper plus de 300 millions d'euros de dotations aux collectivités locales en 2017, dont 46,5 millions pour la politique de la ville, mettant en désarroi de nombreux Français. Que se cache-t-il derrière cette mesure et est-elle justifiée?
Comme l'a expliqué à Sputnik Hamou Bouakkaz, ancien adjoint au maire de Paris, si dans les grandes villes cette suppression ne devrait pas perturber d'une manière considérable le fonctionnement des collectivités locales, pour les petites communes ceci pourrait s'avérer plus ennuyeux.
Selon lui, il faut examiner cette mesure dans un contexte plus global: on y entend «une musique assez cohérente sur les économies substantielles à faire dans toutes les fonctions publiques, une nouvelle architecture des collectivités locales en France avec probablement une grosse diminution du nombre de communes et des échelons en moins dans les collectivités locales».
M.Bouakkaz y voit de petites mesures qui visent à introduire des tensions pour que «l'opinion publique soit réceptive à des reformes d'ampleur».
François Baroin (LR), président de l'Association des Maires de France (AMF), a de son côté signé un communiqué plein d'interrogations sur la valeur des promesses et la cohérence dans les propos d'Emmanuel Macron.
«Alors que le Président […] a annoncé un plan national d'investissement à hauteur des 10 milliards d'euros afin de soutenir la transition écologique et numérique des collectivités locales, il serait paradoxal que l'État ne respecte pas ses propres engagements concernant le soutien à l'investissement local», estime-t-il.