L'excédent des capacités dans le secteur de l'acier est un problème mondial qui ne peut être résolu du jour au lendemain, aucun exportateur ne voulant se retirer du marché, a déclaré à Sputnik l'analyste russe Dmitri Tratas.
«On apprend que l'administration Trump prépare un projet de loi sur des restrictions d'importations d'acier aux États-Unis. Cela affectera sans doute au premier chef la Chine, mais aussi la Russie et l'Europe. À mon avis, de telles restrictions, soit un protectionnisme pur et simple, violent les ententes et les principes de l'Organisation mondiale du commerce (OMC)», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter qu'il était pour le moins injuste d'imputer à la Chine la responsabilité de la surproduction mondiale d'acier.
Wang Zhimin, directeur du Centre d'étude de la mondialisation et de la modernisation de la Chine, a cité d'autres arguments pour illustrer la gratuité des accusations, selon lesquelles son pays provoquerait une guerre de l'acier.
«Tout en exportant de l'acier, la Chine en importe, alors que ses coûts d'importations dépassent ceux d'exportations. […] Le pays est en train de restructurer son industrie, en réduisant entre autres sa production d'acier», a relevé l'interlocuteur de Sputnik.
Les médias internationaux signalent que la production chinoise d'acier a encore atteint un nouveau record en juin 2017 au grand dam de Washington et de Bruxelles qui accusent Pékin d'inonder le marché mondial en cassant les prix. La Chine exporte abondamment vers les États-Unis et l'Europe, à des prix que ses concurrents estiment beaucoup trop bas. L'Union européenne craint que l'Amérique ne fasse de l'Europe une victime collatérale de sa politique résolument protectionniste visant principalement la Chine.