Si les Albanais organisent une provocation à la frontière entre la Serbie et la Macédoine, ils feront d'une pierre deux coups en exerçant des pressions sur les deux pays pour atteindre leurs objectifs géopolitiques, ont déclaré à Sputnik Milan Mijalkovski, expert en sécurité de Belgrade et Branko Djordjevski, analyste politique de Skopje.
«Cette année, nous recevons souvent des menaces de la part des Albanais. Au Kosovo, ils ont déclaré qu'ils iraient jusqu'à Nis [dans le sud de la Serbie, ndlr]. Ce sont probablement des pressions politiques, mais il faut rester vigilant. Je ne pense pas qu'un nouveau conflit enflamme les Balkans, mais il ne faut jamais exclure la possibilité d'un attentat», a indiqué M.Mijalkovski.
D'après Branko Djordjevski, analyste politique de Skopje, il s'agit de pressions politiques destinées à influer sur les discussions sur l'avenir du Kosovo en Serbie.
«Je ne pense pas qu'un incident se produise, mais ces discussions sur le risque d'incidents sont appelées à semer la terreur et à […] promouvoir "la plateforme de Tirana" en Macédoine et à influer sur la discussion serbe sur le Kosovo qui engendre parfois de nouveaux scénarios comme celui de division du territoire en deux parties: serbe et albanaise», a noté M.Djordjevski.
La «plateforme de Tirana» est un texte adopté en janvier 2017 par les partis albanais de Macédoine réunis à Tirana, qui réclame des droits accrus pour leur communauté, notamment la reconnaissance de l'albanais comme langue officielle dans tout le pays, au côté du macédonien.
Selon M.Djordjevski, l'apparition d'informations sur d'éventuelles provocations pourrait aussi être une réaction à la demande de Belgrade d'extrader l'Albanais Ismail Morina, récemment interpellé en Croatie. Islail Morina pilotait le drone orné d'un drapeau de la Grande Albanie dont l'apparition au stade du Partizan à Belgrade a entraîné l'annulation d'un match serbo-croate le 14 octobre 2014.
Fin juillet, la police macédonienne a retrouvé une cache contenant beaucoup d'armes et notamment des grenades à main dans le village de Blace, à la limite avec le Kosovo. Cette découverte vient confirmer les craintes sur la préparation d'une provocation à la frontière entre la Macédoine et la Serbie.