Le nouveau mécanisme n'a été soutenu que par une partie des utilisateurs de la cryptomonnaie, tandis que les autres ont refusé de l'activer. Les clients mécontents signalent que SegWit2x double la taille du bloc de bitcoin — jusqu'à 2 mégabytes.
En un an la valeur du bitcoin a quintuplé: il se vend aujourd'hui à près de 2.700 dollars.
Une «pyramide financière»
Des responsables russes se sont prononcés plusieurs fois contre la virtualisation des monnaies, car de tels systèmes peuvent servir à blanchir de l'argent et à financer le terrorisme. Actuellement, la loi russe interdit l'émission de substituts monétaires.
Le ministre russe du Développement économique Maxim Orechkine a déclaré mercredi que l'évolution des cryptomonnaies au niveau mondial faisait penser à une pyramide financière.
«Il ne faut pas les voir comme une monnaie… mais comme un actif, et il faut être très prudent quant au coût de cet actif», a ajouté le ministre.
La présidente de la Banque centrale de Russie Elvira Nabioullina est également sceptique en ce qui concerne les cryptomonnaies. D'après elle, le régulateur ne considère par le bitcoin comme une monnaie virtuelle ou un actif monétaire, mais plutôt comme un actif numérique.
«Nous ne pensons pas que le bitcoin puisse être considéré comme une monnaie virtuelle. C'est plutôt un actif numérique avec une régulation des actifs. Mais je pense qu'il est plus important de comprendre les avantages des nouvelles technologies. Tout comme Blockchain, basé sur le bitcoin, les bitcoins sont à présent comme de l'argent», a-t-elle déclaré en juin à la chaîne américaine CNBC.
Et de poursuivre: «Nous ne nous empressons pas. Nous avons certains doutes, nous ne voyons pas un immense avantage dans l'instauration d'actifs numériques dans notre économie.»
Des «opportunités colossales»
Mais les cryptomonnaies ont également leurs partisans. Ainsi, le président de Sberbank Guerman Gref a évoqué à plusieurs reprises la nécessité de légaliser l'argent virtuel.
D'après le banquier, la tentative d'agir par le biais d'interdictions en matière de nouvelles technologies provoque un retard du pays par rapport aux concurrents.
Fin mai, M. Gref avait également déclaré que la Russie devait introduire une régulation délicate du bitcoin, car cela représente des «opportunités colossales».
«Nous voyons que de plus en plus de pays se retrouvent dans le club qui ouvre ses marchés aux cryptomonnaies. Le Japon était le dernier parmi eux. Je pense, entre autres, que c'était un facteur qui avait influencé le cours du bitcoin», a déclaré Guerman Gref à Rossia 24.
Il faut sa propre cryptomonnaie
Début juin, la vice-présidente de la Banque centrale Olga Skorobogatova a déclaré que le régulateur avait entamé un travail pour la création d'une monnaie nationale virtuelle.
«Nous arriverons indéniablement jusqu'à la monnaie nationale virtuelle. Nous y travaillons déjà», a-t-elle annoncé pendant le Forum économique international de Saint-Pétersbourg.
Et d'ajouter: «En réalité, tous les régulateurs sont arrivés à la conclusion qu'il fallait absolument créer une monnaie nationale virtuelle. C'est l'avenir. C'est une question de temps.»
L'idée d'une cryptomonnaie nationale est également évoquée à la Douma (chambre basse du parlement russe). Le député du parti LDPR Boris Tchernychov a proposé hier son propre nom pour ce nouveau système — zlatnik (ancienne monnaie d'or russe).
«Nous vivons en Russie et nous devons utiliser des mots russes, c'est la base du concept patriotique du pays. Nous n'avons pas besoin de mots d'emprunt étrangers», a expliqué le député.
«La cryptomonnaie russe doit devenir la plus efficace. Ce processus doit être financé par le budget, par analogie avec les projets semblables élaborés à l'étranger. Je suis certain que dans ce cas nous obtiendrons un résultat rapide et efficace», a conclu le député.