Dans l'affaire Dostum, la piste américaine est évidente, a déclaré à Sputnik Kohistani Jawed, officier du renseignement militaire afghan et spécialiste des questions de sécurité.
«Nul n'ignore qu'après les attentats du 11 septembre, les États-Unis ont augmenté leur présence en Afghanistan et se sont mis à persécuter et à désarmer les forces afghanes de résistance au Pakistan. Ces forces s'opposaient aux talibans», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Et de rappeler que ces forces de résistance entravaient la réalisation des projets pétroliers américains de l'époque, notamment du projet UNOCAL.
«Par la suite, l'Amérique s'est appliquée à intimider la résistance afghane par la Cour de La Haye et les organisations de défense des droits de l'homme. Les résistants particulièrement récalcitrants, dont le général Dostum, ont été accusés de crimes de droit commun», a poursuivi M.Jawed.
Selon ce dernier, l'évolution ultérieure de la situation en Afghanistan a désavoué toutes ces fausses accusations, alors que les résistants ont mérité l'amour et le respect des Afghans.
«Aussi, ces dossiers ont-ils été peu à peu classés […]. Néanmoins, les Américains ont organisé une affaire contre Dostum, en déclenchant un scandale et en montant un dossier de toutes pièces après avoir perquisitionné le domicile du général et avoir essayé de le liquider lors de l'opération militaire dans la province de Fâryâb, mais en vain», a raconté l'interlocuteur de Sputnik.
Abdul Rachid Dostum est accusé d'avoir ordonné à sa garde personnelle de capturer son rival Ahmad Ishchi, un ancien gouverneur, et de l'avoir séquestré dans sa propriété.
«Nous savons qu'il s'agit d'un procès officiel contre Dostum, intenté avec le soutien des services secrets des États-Unis et d'autres pays occidentaux. […] Et c'est alors que les véritables criminels dans notre pays, notamment les talibans, le parti islamiste de Gulbuddin Hekmatyar, Daech et le réseau Haqqani sont à l'abri de toute persécution», s'est indigné l'officier du renseignement militaire afghan.
D'après lui, les accusations visant le général Dostum relèvent d'un projet soutenu par l'Occident pour organiser une agression en Afghanistan et fomenter des coups d'État en Asie centrale.