Que préconisent huit médecins français issus de l'A- HP, du Val de Grace, de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris et du centre hospitalier de Nice pour pouvoir sauver plus de vies? Suite aux attentats de Paris et de Nice, ils publient un retour d'expérience et une liste de mesures, apparue mardi 25 juillet dans la revue britannique The Lancet, où ils recommandent notamment de former les chirurgiens, anesthésistes et médecins d'urgence aux techniques de soins militaires. Concrètement, cela signifie être formé au «damage contrôle», c'est-à-dire maîtriser un protocole de soins adapté aux blessés par armes de guerre et pouvoir arrêter rapidement une hémorragie pour revenir plus tard soigner les blessés. Les formations au secourisme se sont-elles également transformées suite aux risques terroristes? Pour répondre à cette question, Sputnik a joint Adrien Graton, coordinateur national de la formation au sein de la Protection Civile.
«Avant les attentats de Paris et de Nice, il n'y avait qu'un type de formation pour le grand public, le PSC1. Il nécessitait 7 heures de formations. Mais depuis les attentats, le ministère de l'Intérieur a demandé aux associations, et en particulier à la formation civile, de mettre en place des formations plus courtes, plus accessibles, pour faciliter l'accès à l'apprentissage des gestes de premiers secours les plus élémentaires. Suite à cela, a été créée la formation "Geste qui Sauve", qui dure deux heures, où sont enseignés les gestes de secours les plus simples à faire face à une hémorragie, un arrêt cardiaque ou une perte de connaissance», explique-t-il.
Selon lui, il s'agit tout de même d'une formation généraliste mais qui sert à apprendre «des gestes reflexes à avoir en cas d'attentats». Par ailleurs, cette formation est fortement sollicitée par les mairies et elle est également organisée pour les collèges et les lycées.
Alors que les médecins français préconisent dans leur article de s'inspirer de techniques de soins militaires, M.Graton n'est pas encore prêt à en révéler d'avantage.
«Nous sommes encore dans une phase d'observation et de réflexion afin de trouver les meilleures formations possibles pour nos équipes dans ce cadre de circonstances. Les bénévoles sont intéressés par ce type de formations que nous développerons.»
Ainsi, le 14 juillet 2016, la ville de Nice a sans doute connu le pire massacre de son histoire, 86 personnes ayant été tuées par un camion qui a foncé sur la foule des estivants venus assister au traditionnel feu d'artifice sur la célèbre promenade des Anglais. Le chauffeur, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, un Niçois radicalisé de 31 ans d'origine tunisienne, a été abattu par les forces de l'ordre au terme de sa course folle.