Ainsi, selon l'observateur politique iranien, spécialiste des pays du Golfe persique, Kamran Karami, ces «bruits diffusés par les États-Unis et l'Arabie saoudite ne cherchent qu'à diminuer le rôle de l'Iran dans la région».
«Pour Téhéran, la crise yéménite c'est un conflit régional. Le projet iranien à l'encontre du Yémen tente d'avancer dans quatre domaines: la fin des attaques, un accord visant à instaurer un régime de cessez-le-feu, un soutien à la formation d'un gouvernement national et l'envoi de médicaments au peuple yéménite. L'Iran cherche à établir la stabilité au Yémen et souhaite que l'Arabie saoudite arrête ses attaques car elles déstabilisent la situation non seulement au Yémen, mais dans toute la région», a-t-il expliqué à Sputnik.
Pour sa part, toutes les déclarations selon lesquelles l'Iran accorde un soutien militaire au Yémen sont «infondées».
«Les routes du Yémen sont fermées à l'Iran. Vous comprendrez tout lorsque vous regarderez la carte géographique. D'un côté, on a affaire à Al-Qaïda, et de l'autre, à la marine saoudienne et de ses alliés. Donc, les allégations disant que l'Iran livre des armes au Yémen par voie maritime ou terrestre ne correspondent pas à la réalité», a-t-il conclu.
Ce même avis est partagé par son collègue, politologue iranien, professeur de l'Université de Téhéran, ex-directeur du bureau arabe de la chaine fédérale de la radio iranienne à Beyrouth, Hussein Royvaran.
«L'Iran n'a jamais envoyé et n'envoie toujours pas d'armes au Yémen. Les autorités officielles iraniennes ont répété à maintes reprises qu'elles ne s'immisceront pas dans les affaires intérieures de ce pays arabe. Ce serait stupide de juger tout navire avec des drapeaux iraniens comme étant chargé d'armes destinées aux houthis yéménites», a-t-il fustigé.
Par ailleurs, l'ex-ambassadeur iranien en Arabie saoudite, conseiller supérieur du ministre iranien de la Culture, Hassan Aminian, a également démenti ces allégations en affirmant que l'Iran ne poursuivait aucun objectif politique au Yémen et ne favorise que l'envoie des convois humanitaires, composés de médicaments et de produits d'alimentation.
«Le Yémen a assez d'armes, il en avait acheté auparavant… donc il n'a aucun besoin d'en recevoir de la part de l'Iran», a-t-il constaté.