Emmanuel Macron continue la mise en scène de son personnage d'hyper Président. Désormais, le Président de la République peaufine l'aspect mondain de son mandat. En effet, «Jupiter» a reçu lundi le chanteur Bono, du groupe U2, et reçoit ce mercredi la pop star Rihanna. Ces deux artistes souhaitaient rencontrer le chef de l'État afin de promouvoir leurs ONG respectives et éventuellement obtenir une aide de la France. Cependant, le gouvernement annonce des coupes budgétaires qui affecteront très certainement les subventions de nombreuses associations et la baisse des aides personnalisées au logement (APL) qui concernera environ six millions de Français. Emmanuel Macron n'est-il pas en train de privilégier son image à l'international, délaissant ainsi la politique intérieure?
Pour Frédéric Saint Clair, politologue, ce choix n'est pas délibéré mais témoigne de difficultés grandissantes durant ce quinquennat.
Régulièrement loué pour la qualité de sa communication, il fût un temps où 62% des Français approuvaient les mises en scène présidentielle (sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour France Info et Le Figaro paru le 30 juin). Cette période est révolue, la cote de popularité d'Emmanuel Macron diminue et le mécontentement commence à grandir comme nous l'explique Frédéric Saint Clair.
«Je crois que cela a déjà commencé à agacer les Français. Et la descente en est, en réalité, qu'à son début. Il est probable qu'il nous montre en accéléré ce que l'on a déjà connu durant les deux derniers quinquennats, c'est-à-dire une chute brutale de la cote de popularité du Président de la République.»
Souvent qualifié de maître du temps dans les médias, Macron ne semble plus agir mais réagir aux évènements en espérant améliorer au passage son image comme nous le confirme Frédéric Saint Clair.
Pour Frédéric Saint Clair, Emmanuel Macron aurait tout intérêt à prendre en considération les Français car «ils l'attendent sur des questions concrètes et des questions de politique intérieure». Si le Président souhaite véritablement inverser la tendance de sa courbe de popularité il faudrait «mettre en retrait sa communication. Les Français ont bien compris qu'il y avait une nécessité de la communication dans la période d'acquisition du pouvoir. En revanche, la période d'exercice du pouvoir qui est la sienne maintenant nécessite une prise de distance avec la sphère médiatique, une mise au travail, on a un certain nombre de problématique d'urgence à régler qui ne le sont pas.»
Et d'ajouter:
«Il n'y a pas de nécessité à voir le Président de la République mis en scène constamment sur un tas de sujets.»